Année 2, 29 novembre

Néhémie 2, 1-8

* Et il arriva au mois de Nisan, la vingtième année du roi Artaxerxès, comme le vin était devant lui, que je pris le vin et le donnai au roi ; et je n’avais pas été triste en sa présence. Et le roi me dit : Pourquoi as-tu mauvais visage, et pourtant tu n’es pas malade ? Cela n’est rien que de la tristesse de cœur. Alors j’eus extrêmement peur. Et je dis au roi : Que le roi vive à toujours ! Pourquoi mon visage ne serait-il pas triste, quand la ville, le lieu des sépulcres de mes pères, est dévastée, et que ses portes sont consumées par le feu ? Et le roi me dit : Que demandes-tu ? Et je priai le Dieu des cieux ; et je dis au roi : Si le roi le trouve bon, et si ton serviteur est agréable devant toi, qu’il m’envoie en Juda, à la ville des sépulcres de mes pères, et je la bâtirai. Alors le roi me dit — et la reine était assise à son côté : — Combien de temps durera ton voyage, et quand reviendras-tu ? Et il plut au roi de m’envoyer, et je lui fixai un temps. Et je dis au roi : Si le roi le trouve bon, qu’il me donne des lettres pour les gouverneurs de l’autre côté du fleuve, pour qu’ils me fassent passer jusqu’à ce que j’arrive en Juda, et une lettre pour Asaph, gardien de la forêt du roi, afin qu’il me donne du bois pour faire la charpente des portes du château fort attenant à la maison, et pour la muraille de la ville, et pour la maison dans laquelle je dois entrer. Et le roi me les donna, selon que la bonne main de mon Dieu était sur moi.


Pendant que les fils de Juda étaient dans la misère et dans l’opprobre, Néhémie occupait à la cour un poste des plus honorables : celui d’échanson du roi. Il aurait pu égoïstement conserver cette place avantageuse. Ou encore justifier celle-ci en se disant : Puisque j’ai la confiance du roi, c’est auprès de lui que je serai le plus utile à mon peuple. Dieu m’a placé ici dans ce but. — Mais Néhémie ne raisonne pas ainsi. Son cœur, comme celui de Moïse autrefois, le porte à visiter ses frères, les fils d’Israël (Act. 7, 23). Et, plutôt que de jouir pour un temps des délices du palais royal, il choisit « d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu » (Héb. 11, 25). — Remarquez que son entretien avec Artaxerxès est non seulement précédé (chap. 1, 11), mais aussi accompagné, par la prière (v. 5). Entre la question du roi et sa propre réponse, Néhémie trouve le temps de s’adresser à Dieu dans son cœur. On a appelé cela une « prière-flèche ». Imitons plus souvent cet exemple ! Et nous verrons, comme ce serviteur (de l’Éternel avant d’être celui du roi), la bonne main de Dieu reposer sur nous et sur ce que nous ferons.