Année 2, 30 novembre

Néhémie 2, 9-20

Et je vins auprès des gouverneurs de l’autre côté du fleuve, et je leur donnai les lettres du roi ; or le roi avait envoyé avec moi des chefs de l’armée et des cavaliers. Et quand Sanballat, le Horonite, et Tobija, le serviteur ammonite, l’apprirent, ils furent très mécontents de ce qu’un homme fût venu pour chercher le bien des fils d’Israël. Et j’arrivai à Jérusalem, et je fus là trois jours. Et je me levai de nuit, moi et le peu d’hommes qui étaient avec moi, — et je n’avais informé personne de ce que mon Dieu m’avait mis au cœur de faire pour Jérusalem — et je n’avais pas de bête avec moi, sinon la bête que je montais. Et je sortis de nuit, par la porte de la vallée, en face de la source du chacal, vers la porte du fumier ; et je considérai les murailles de Jérusalem qui étaient en ruine, et ses portes consumées par le feu. Et je passai à la porte de la fontaine, et à l’étang du roi, et il n’y avait pas de place où pût passer la bête qui était sous moi. Et je montai de nuit par le torrent, et je considérai la muraille ; et je m’en revins, et entrai par la porte de la vallée, et je m’en retournai. Or les chefs ne savaient pas où j’étais allé, ni ce que je faisais ; et jusque-là je n’avais rien communiqué aux Juifs, ni aux sacrificateurs, ni aux nobles, ni aux chefs, ni aux autres qui s’occupaient de l’œuvre.

Et je leur dis : Vous voyez la misère dans laquelle nous sommes, que Jérusalem est dévastée et que ses portes sont brûlées par le feu. Venez et bâtissons la muraille de Jérusalem, afin que nous ne soyons plus dans l’opprobre. Et je leur racontai comment la main de mon Dieu avait été bonne sur moi, et aussi les paroles du roi qu’il m’avait dites. Et ils dirent : Levons-nous et bâtissons. Et ils fortifièrent leurs mains pour bien faire.

Et quand Sanballat, le Horonite, et Tobija, le serviteur ammonite, et Guéshem, l’Arabe, l’apprirent, ils se moquèrent de nous et nous méprisèrent, et ils dirent : Qu’est-ce que vous faites là ? Voulez-vous vous révolter contre le roi ? Et je leur répondis et je leur dis : Le Dieu des cieux, lui, nous fera prospérer, et nous, ses serviteurs, nous nous lèverons et nous bâtirons ; mais vous, vous n’avez ni part, ni droit, ni souvenir à Jérusalem.


Néhémie est arrivé à Jérusalem, muni des lettres du roi. Il commence par faire l’inspection des murailles, ou plutôt de ce qu’il en reste. Son frère lui en avait parlé (chap. 1, 3), mais il désire se rendre compte par lui-même de l’étendue des dégâts. Grande est sa consternation, devant ce spectacle auquel les habitants de Jérusalem, de leur côté, s’étaient accoutumés ! Nous, chrétiens, sommes certainement aussi en danger de ne plus souffrir de l’état de ruine dans lequel se trouve aujourd’hui l’Église responsable. Aucune muraille ne la protège plus contre l’envahissement du monde. Et un tel état fait parfaitement l’affaire de ses ennemis. — Du temps de Zorobabel et d’Esdras, ces ennemis s’appelaient, pour Israël : Bishlam, Tabeël… puis Thathnaï, Shethar-Boznaï et leurs collègues. Il s’agit, sous Néhémie, de Sanballat, de Tobija et de Guéshem. Le diable se sert d’instruments divers. Il renouvelle son « personnel ». Mais son but est toujours le même : maintenir le peuple de Dieu dans l’abaissement et dans la servitude. — Néhémie sait s’y prendre pour exhorter les hommes de Jérusalem. Son nom signifie : l’Éternel a consolé. Il obtient cette réponse joyeuse et encourageante : « Levons-nous et bâtissons » (v. 18).