Année 2, 4 décembre

Néhémie 4, 15-23 ; 5, 1-5

Et quand nos ennemis apprirent que nous étions informés, et que Dieu avait dissipé leur conseil, il arriva que nous retournâmes tous à la muraille, chacun à son travail. Et, dès ce jour-là, la moitié de mes jeunes hommes travaillaient à l’œuvre, et la moitié tenait les piques, et les boucliers, et les arcs, et les cuirasses ; et les chefs étaient derrière toute la maison de Juda. Ceux qui bâtissaient la muraille, et ceux qui portaient les fardeaux [et] ceux qui les chargeaient, faisaient le travail d’une main, et, de l’autre main, tenaient une arme. Et ceux qui bâtissaient avaient chacun leur épée ceinte sur leurs reins et bâtissaient, et celui qui sonnait de la trompette était à côté de moi.

Et je dis aux nobles et aux chefs, et au reste du peuple : L’ouvrage est grand et étendu, et nous sommes épars sur la muraille, éloignés l’un de l’autre. Au lieu où vous entendrez le son de la trompette, là, rassemblez-vous vers nous ; notre Dieu combattra pour nous. Ainsi nous faisions l’ouvrage ; et la moitié d’entre eux tenait les piques depuis le lever de l’aurore jusqu’à l’apparition des étoiles. Dans ce temps-là aussi je dis au peuple : Que chacun, avec son serviteur, passe la nuit à l’intérieur de Jérusalem, afin que de nuit ils nous soient une garde, et que de jour [ils fassent] le travail. Et ni moi, ni mes frères, ni mes jeunes hommes, ni les hommes de la garde qui me suivaient, nous n’ôtâmes nos vêtements ; chacun [avait] son arme à sa droite.

Et il y eut un grand cri du peuple et de leurs femmes contre les Juifs, leurs frères. Et il y en avait qui disaient : Nous, nos fils et nos filles, nous sommes nombreux, et nous demandons du blé afin que nous mangions et que nous vivions. Et il y en avait qui disaient : Nous avons dû engager nos champs et nos vignes et nos maisons pour nous procurer du blé dans la disette. Et il y en avait qui disaient : Nous avons emprunté de l’argent sur nos champs et nos vignes pour le tribut du roi ; et pourtant notre chair est comme la chair de nos frères, nos fils comme leurs fils ; et voici, nous réduisons nos fils et nos filles à la servitude, et parmi nos filles, il y en a qui sont [déjà] asservies, et il n’est pas au pouvoir de nos mains [de les racheter], car nos champs et nos vignes sont à d’autres.


Aux difficultés et aux fatigues de la construction viennent s’ajouter, à la fin du chapitre 4, celles du combat. Et en effet, le croyant n’est pas seulement ouvrier, il est aussi soldat. Il ressemble au milicien de Néhémie, tenant d’une main son outil, de l’autre son arme (qui est la Parole de Dieu : Éph. 6, 17). Il n’a le droit de déposer ni l’un ni l’autre. — Après le beau zèle auquel nous avons assisté, le chapitre 5 nous apporte une pénible surprise. Ces « réchappés », qui, dès avant la venue de Néhémie, étaient dans une grande misère (chap. 1, 3), se trouvent à présent dans une situation pire encore. Ils ont dû mettre en gage ce qu’ils possédaient, et parfois livrer leurs enfants à l’esclavage, pour pouvoir payer leurs impôts, et ne pas mourir de faim. De plus, ceux qui les ont réduits à cet état ne sont pas des ennemis. Ce sont leurs propres frères, qui ont ainsi transgressé la loi (Exo. 22, 25 ; Lév. 25, 39-43 ; Deut. 15, 11 ; 23, 19, 20). — Où en sommes-nous, sur le plan de l’amour fraternel ? Sans lui, le plus beau service chrétien n’a pas de valeur (1 Cor. 13, 1-3). Réalisons ce que dit l’apôtre Jacques (chap. 2, 15, 16). Oui, examinons bien notre cœur à ce sujet. Et aussi notre comportement !