Année 2, 5 décembre

Néhémie 5, 6-19

Et je fus très irrité lorsque j’entendis leur cri et ces paroles. Et mon cœur se consulta sur cela, et je querellai les nobles et les chefs, et je leur dis : Vous exigez de l’intérêt, chacun de son frère ! Et je leur opposai une grande congrégation ; et je leur dis : Nous avons racheté, selon notre pouvoir, nos frères, les Juifs, qui avaient été vendus aux nations ; et vous voulez vous-mêmes vendre vos frères ? Et c’est à nous qu’ils se vendraient ? Et ils se turent et ne trouvèrent rien à dire. Et je dis : Ce que vous faites n’est pas bien. Ne devriez-vous pas marcher dans la crainte de notre Dieu, pour n’être pas dans l’opprobre parmi les nations qui nous sont ennemies ? Moi aussi, mes frères et mes jeunes hommes, nous pourrions exiger d’eux, comme intérêt, de l’argent et du blé. Laissons, je vous prie, cette usure. Rendez-leur, aujourd’hui même, je vous prie, leurs champs, leurs vignes, leurs oliviers et leurs maisons, et le centième de l’argent et du blé, du moût et de l’huile, que vous avez exigé d’eux comme intérêt. Et ils dirent : Nous les rendrons et nous ne leur demanderons rien ; nous ferons ainsi, comme tu l’as dit. Et j’appelai les sacrificateurs, et je les fis jurer de faire selon cette parole. Je secouai aussi le pan de ma robe, et je dis : Que Dieu secoue ainsi de sa maison et du fruit de son labeur quiconque n’accomplira pas cette parole, et qu’il soit ainsi secoué et à vide ! Et toute la congrégation dit : Amen ! Et ils louèrent l’Éternel. Et le peuple fit selon cette parole.

Dès le jour aussi où je fus établi leur gouverneur dans le pays de Juda, depuis la vingtième année jusqu’à la trente-deuxième année du roi Artaxerxès, pendant douze ans, ni moi, ni mes frères, nous n’avons mangé le pain du gouverneur. Mais les gouverneurs précédents qui avaient été avant moi, avaient été à charge au peuple, et ils avaient pris d’eux du pain et du vin, et, de plus, quarante sicles d’argent ; leurs jeunes hommes aussi dominaient sur le peuple. Mais moi, je n’ai pas fait ainsi, à cause de la crainte de Dieu. Et j’ai aussi tenu ferme, dans ce travail de la muraille, et nous n’avons acheté aucun champ, et tous mes jeunes hommes étaient rassemblés là pour l’ouvrage. J’avais aussi à ma table cent cinquante Juifs et chefs, outre ceux qui nous venaient du milieu des nations qui nous entouraient. Or ce qui m’était apprêté pour un jour, c’était un bœuf, [et] six moutons choisis ; on m’apprêtait aussi de la volaille, et, tous les dix jours, toutes sortes de vins en abondance ; et avec cela, je n’ai point réclamé le pain du gouverneur, parce que le service pesait lourdement sur ce peuple. Souviens-toi en bien pour moi, ô mon Dieu, de tout ce que j’ai fait pour ce peuple !


Indigné et « très irrité », Néhémie a rassemblé les nobles et les chefs devant le reste du peuple. C’est pour leur adresser les reproches qu’ils méritent ! Les coupables se soumettent. Non pas simplement parce que Néhémie est le gouverneur, mais parce que lui-même donne l’exemple de l’amour désintéressé ! Il a renoncé aux droits personnels que lui donnait sa position, et cela lui permet maintenant de demander à ces chefs d’agir de la même manière. L’exemple est la règle d’or, pour obtenir quoi que ce soit de son prochain. L’apôtre Paul s’est toujours attaché à pouvoir servir de modèle aux croyants qu’il instruisait (Act. 20, 35 ; 1 Cor. 4, 16 ; 10, 32, 33…). Par-dessus tout, considérons le divin Maître. Il disait à Ses disciples : « Je vous ai donné un exemple, afin que, comme je vous ai fait, moi, vous aussi vous fassiez » (Jean 13, 15). Mais en même temps, Il les mettait en garde contre les scribes et les pharisiens : « Toutes les choses donc qu’ils vous diront, faites-les et observez-les ; mais ne faites pas selon leurs œuvres, car ils disent et ne font pas… » (Matt. 23, 3). Les foules remarquaient la différence : Jésus les enseignait « comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes » (Matt. 7, 29).