Année 2, 19 décembre

Esther 1, 1-9

Et aux jours d’Assuérus (cet Assuérus régnait depuis l’Inde jusqu’à l’Éthiopie sur cent vingt-sept provinces), en ces jours-là, il arriva que le roi Assuérus, étant assis sur le trône de son royaume, à Suse, la capitale, la troisième année de son règne, fit un festin à tous ses princes et ses serviteurs, les puissants de la Perse et de la Médie, les nobles et les chefs des provinces étant devant lui, — montrant les richesses glorieuses de son royaume et le faste magnifique de sa grandeur pendant nombre de jours, pendant cent quatre-vingts jours.

Et quand ces jours furent accomplis, le roi fit à tout le peuple qui se trouvait à Suse, la capitale, depuis le grand jusqu’au petit, un festin de sept jours, dans la cour du jardin du palais du roi : [des draperies] blanches, vertes, et bleues, étaient attachées par des cordons de byssus et de pourpre à des anneaux d’argent et à des colonnes de marbre blanc ; les lits étaient d’or et d’argent, [placés] sur un pavement de marbre rouge et blanc, d’albâtre, et de marbre noir. Et on donna à boire dans des vases d’or, les vases différant les uns des autres, et il y avait du vin royal en abondance, selon la puissance du roi. Et on buvait, selon l’édit : on ne forçait personne ; car c’est ainsi que le roi avait ordonné à tous les grands de sa maison, de faire selon le gré de chacun.

La reine Vasthi aussi fit un festin pour les femmes de la maison royale du roi Assuérus.


L’histoire d’Esther constitue un récit bien distinct, qui se place chronologiquement entre les chapitres 6 et 7 du livre d’Esdras. Elle met en scène, d’une part les Juifs demeurés dans l’empire perse après le premier retour à Jérusalem — d’autre part, le souverain de cet empire : le puissant Assuérus, avec son entourage. Ce roi est connu, dans l’histoire, sous le nom de Xerxès, fils de Darius. Il est célèbre par sa campagne contre les Grecs, marquée par la retentissante défaite de sa flotte à Salamine. — Daniel 11, 2 fait allusion à ce monarque et à ses richesses. — La réception fastueuse que nous le voyons donner ici, se situe avant cette guerre, probablement en vue de la préparer. Tout, dans ce chapitre, est à la gloire de l’homme, dont l’orgueil n’a pas de limite. Sans atteindre ce luxe et cette ampleur, il ne manque pas, à notre époque, de fêtes ni de manifestations grandioses, dans lesquelles une personne (ou une nation) cherche à éblouir et à éclipser ses voisins. Un enfant de Dieu fidèle ne s’associe pas à ces choses. Pourquoi ? Justement parce que la puissance, l’intelligence et l’amabilité (v. 8) de l’homme, s’y trouvent exaltées.