Année 2, 20 décembre

Esther 1, 10-22

Au septième jour, comme le cœur du roi était gai par le vin, il dit à Mehuman, à Biztha, à Harbona, à Bigtha, et à Abagtha, à Zéthar, et à Carcas, les sept eunuques qui servaient devant le roi Assuérus, d’amener la reine Vasthi devant le roi, avec la couronne du royaume, pour montrer sa beauté aux peuples et aux princes, car elle était belle de figure. Mais la reine Vasthi refusa de venir à la parole du roi transmise par les eunuques. Et le roi se mit fort en colère, et sa fureur s’embrasa en lui.

Et le roi dit aux sages qui connaissaient les temps (car les affaires du roi [se traitaient] ainsi devant tous ceux qui connaissaient la loi et le droit : et les plus rapprochés de lui étaient Carshena, Shéthar, Admatha, Tarsis, Mérès, Marsena, Memucan, les sept princes de la Perse et de la Médie qui voyaient la face du roi, qui siégeaient au premier rang dans le royaume) : Que faut-il faire à la reine Vasthi, selon la loi, pour n’avoir pas fait ce que le roi Assuérus a commandé par l’intermédiaire des eunuques ? Et Memucan dit devant le roi et les princes : Ce n’est pas contre le roi seulement que la reine Vasthi a mal agi, mais contre tous les princes et contre tous les peuples qui sont dans toutes les provinces du roi Assuérus ; car cette affaire de la reine se répandra parmi toutes les femmes, de manière à rendre leurs maris méprisables à leurs yeux, en ce qu’elles diront que le roi Assuérus a commandé d’amener la reine Vasthi devant lui, et qu’elle n’est pas venue. Et aujourd’hui les princesses de la Perse et de la Médie qui auront appris l’affaire de la reine parleront [de même] à tous les princes du roi ; et il y aura assez de mépris et de colère. Si le roi le trouve bon, qu’un ordre royal émane de lui et soit inscrit dans les lois de la Perse et de la Médie, et ne passe pas, que Vasthi n’entrera plus devant le roi Assuérus ; et que le roi donne la dignité royale de Vasthi à une autre qui sera meilleure qu’elle ; et l’édit du roi, qu’il aura fait, sera connu dans tout son royaume, car il est grand, et toutes les femmes rendront honneur à leurs maris, depuis le grand jusqu’au petit. Et cette parole fut bonne aux yeux du roi et des princes. Et le roi fit selon la parole de Memucan, et il envoya des lettres à toutes les provinces du roi, à chaque province selon son écriture, et à chaque peuple selon sa langue, [portant] que tout homme serait maître dans sa maison, et parlerait selon la langue de son peuple.


Le refus de Vasthi, qui avait été invitée à montrer sa beauté, excite la fureur du roi son époux. Assuérus est un homme violent. Or la colère n’est nullement un signe de force et d’autorité. Elle dénote, en général, l’inverse : la faiblesse de caractère, et l’incapacité de se maîtriser. Nous savons, par expérience, combien il nous est difficile de contrôler nos réactions, quand des contrariétés se présentent, et quelquefois s’accumulent. Demandons au Seigneur la force de nous dominer. — La reine Vasthi est ici l’image de la chrétienté responsable, tirée du milieu des nations. Christ attendait de Son Église qu’elle montre sa beauté au monde, rehaussant ainsi Sa propre gloire. Hélas, comment a-t-elle répondu à ce désir ? Par un mépris total de la volonté de son Seigneur ! Aussi le jour vient, où elle entendra cette terrible parole : « Je vais te vomir de ma bouche » (Apoc. 3, 16). Chrétiens, si, dans son ensemble, l’Église a perdu de vue le témoignage qu’elle devait rendre, en ce qui nous concerne, n’oublions jamais celui-ci ! Dieu attend, de chacun de Ses enfants, qu’il présente au monde quelque chose de la beauté morale de Jésus.