Année 2, 25 décembre

Esther 5, 1-14

Et il arriva, au troisième jour, qu’Esther se revêtit de son vêtement royal et se présenta dans la cour intérieure de la maison du roi, vis-à-vis de la maison du roi. Et le roi était assis sur le trône de son royaume dans la maison royale, en face de l’entrée de la maison. Et aussitôt que le roi vit la reine Esther se tenant dans la cour, elle trouva faveur à ses yeux. Et le roi tendit à Esther le sceptre d’or qui était dans sa main. Et Esther s’approcha et toucha le bout du sceptre. Et le roi lui dit : Que veux-tu, reine Esther, et quelle est ta requête ? [Quand ce serait] jusqu’à la moitié du royaume, elle te sera donnée. Et Esther dit : Si le roi le trouve bon, que le roi, et Haman [avec lui], vienne aujourd’hui au festin que je lui ai préparé. Et le roi dit : Qu’on cherche vite Haman pour faire ce qu’Esther a dit. Et le roi et Haman vinrent au festin qu’Esther avait préparé. Et le roi dit à Esther pendant qu’on buvait le vin : Quelle est ta demande ? Elle te sera accordée. Et quelle est ta requête ? [Quand ce serait] jusqu’à la moitié du royaume, ce sera fait. Et Esther répondit et dit : [Voici] ma demande et ma requête : Si j’ai trouvé faveur aux yeux du roi, et si le roi trouve bon d’accorder ma demande et de faire selon ma requête, que le roi et Haman viennent au festin que je leur préparerai, et demain je ferai selon la parole du roi.

Et ce jour-là Haman sortit joyeux et le cœur gai. Mais lorsque Haman vit à la porte du roi, Mardochée qui ne se leva ni ne bougea pour lui, Haman fut rempli de fureur contre Mardochée. Mais Haman se contint et rentra dans sa maison ; et il envoya et fit venir ses amis et Zéresh, sa femme. Et Haman leur raconta la gloire de ses richesses, et le nombre de ses fils, et tout ce en quoi le roi l’avait agrandi et l’avait élevé au-dessus des princes et des serviteurs du roi. Et Haman dit : La reine Esther n’a même fait venir personne avec le roi au festin qu’elle a fait, excepté moi ; et pour demain aussi, je suis invité chez elle avec le roi. Mais tout cela ne me sert de rien, aussi longtemps que je vois Mardochée, le Juif, assis à la porte du roi. Et Zéresh, sa femme, et tous ses amis lui dirent : Qu’on prépare un bois, haut de cinquante coudées ; et au matin, parle au roi, pour qu’on y pende Mardochée ; et va-t’en joyeux au festin avec le roi. Et la chose plut à Haman, et il fit préparer le bois.


C’est une heure de ténèbres et d’effroi, pour le peuple de Mardochée ! Un seul petit espoir subsiste : l’intercession d’Esther auprès de son royal époux. Toutefois, le risque est grand ! L’accès de la cour du palais est interdit et, d’autre part, comment espérer faire revenir l’orgueilleux monarque sur une décision qu’il a prise ! Cependant, le miracle se produit : Dieu incline son cœur à la grâce. — Mais quel contraste entre Assuérus, et Celui dont l’épître aux Hébreux nous assure qu’Il est pleinement capable de sympathiser à nos infirmités, en ajoutant : « Approchons-nous donc avec confiance du trône de la grâce, afin que nous recevions miséricorde et que nous trouvions grâce pour avoir du secours au moment opportun » (Héb. 4, 15, 16). — Comme Mardochée l’avait entrevu (chap. 4, 14), c’était pour ce service spécial que la providence divine avait placé Esther sur le trône. Chaque jeune fille chrétienne n’a-t-elle pas également un service bien précis à accomplir, là où le Seigneur l’a placée ? — La fin du chapitre nous l’apprend : aucun des honneurs dont Haman est l’objet n’a pu éteindre la haine implacable qui couve au-dedans de son cœur.