Année 2, 26 décembre

Esther 6, 1-14

* Cette nuit-là le sommeil fuyait le roi, et il ordonna d’apporter le livre d’annales des chroniques, et on les lut devant le roi ; et on y trouva écrit que Mardochée avait fait connaître, à l’égard de Bigthan et de Théresh, les deux eunuques du roi, gardiens du seuil, qu’ils avaient cherché à porter la main sur le roi Assuérus. Et le roi dit : Quel honneur et quelle distinction a-t-on conférés à Mardochée, à cause de cela ? Et les serviteurs du roi qui le servaient, dirent : On n’a rien fait pour lui. Et le roi dit : Qui est dans la cour ? Or Haman était venu dans la cour extérieure de la maison du roi, pour dire au roi de faire pendre Mardochée au bois qu’il avait dressé pour lui. Et les serviteurs du roi lui dirent : Voici Haman, qui se tient dans la cour. Et le roi dit : Qu’il entre. Et Haman entra. Et le roi lui dit : Que faut-il faire à l’homme que le roi se plaît à honorer ? Et Haman pensa dans son cœur : À quel autre qu’à moi plairait-il au roi de faire honneur ? Et Haman dit au roi : Quant à l’homme que le roi se plaît à honorer, qu’on apporte le vêtement royal dont le roi se revêt, et le cheval que le roi monte, et sur la tête duquel on met la couronne royale ; et que le vêtement et le cheval soient remis aux mains d’un des princes du roi les plus illustres ; et qu’on revête l’homme que le roi se plaît à honorer, et qu’on le promène par les rues de la ville, monté sur le cheval, et qu’on crie devant lui : C’est ainsi qu’on fait à l’homme que le roi se plaît à honorer.

Et le roi dit à Haman : Hâte-toi, prends le vêtement et le cheval, comme tu l’as dit, et fais ainsi à Mardochée, le Juif, qui est assis à la porte du roi. N’omets rien de tout ce que tu as dit. Et Haman prit le vêtement et le cheval, et revêtit Mardochée et le promena à cheval par les rues de la ville, et il criait devant lui : C’est ainsi qu’on fait à l’homme que le roi se plaît à honorer ! Et Mardochée revint à la porte du roi. Et Haman se rendit en hâte à sa maison, triste et la tête couverte. Et Haman raconta à Zéresh, sa femme, et à tous ses amis, tout ce qui lui était arrivé. Et ses sages et Zéresh, sa femme, lui dirent : Si Mardochée devant lequel tu as commencé de tomber est de la race des Juifs, tu ne l’emporteras pas sur lui, mais tu tomberas certainement devant lui. Comme ils parlaient encore avec lui, les eunuques du roi s’approchèrent et se hâtèrent de conduire Haman au festin qu’Esther avait préparé.


Le Seigneur Jésus, dans une courte parabole, présente le royaume de Dieu de la manière suivante : « C’est comme si un homme jetait de la semence sur la terre et dormait… ». Ainsi apparaît ce livre d’Esther. L’Éternel, qui n’y est pas une seule fois nommé, paraît dormir. Mais lisons la suite : « … et se levait de nuit et de jour… ». Quelques versets plus loin, le Maître des vents et des flots dort au fond de la nacelle… sans cesser, soyons-en sûrs, de veiller sur Ses chers disciples (Marc 4, 26, 27, 38). Or nous voyons, dans notre chapitre, par quel admirable enchaînement tout se trouve conduit, par un Dieu qui ne se montre pas. L’insomnie du roi, la lecture qui lui est faite, la question qu’il pose, le moment précis où Haman pénètre dans la cour, tout est dirigé, réglé, comme un mécanisme minutieux, par Sa main souveraine. Les incrédules jugent invraisemblable un tel concours de circonstances. Mais nous, chrétiens, n’en sommes nullement étonnés. Nous connaissons bien, pour en avoir fait maintes fois l’expérience, cette intervention toute-puissante, qui fait travailler toutes choses ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu (Rom. 8, 28).