Année 3, 3 janvier

Job 2, 1-13

Or, un jour, il arriva que les fils de Dieu vinrent se présenter devant l’Éternel, et Satan aussi vint au milieu d’eux se présenter devant l’Éternel. Et l’Éternel dit à Satan : D’où viens-tu ? Et Satan répondit à l’Éternel et dit : De courir çà et là sur la terre et de m’y promener. Et l’Éternel dit à Satan : As-tu considéré mon serviteur Job, qu’il n’y a sur la terre aucun homme comme lui, parfait et droit, craignant Dieu, et se retirant du mal ? Et encore il reste ferme dans sa perfection, alors que tu m’as incité contre lui pour l’engloutir sans cause. Et Satan répondit à l’Éternel et dit : Peau pour peau, et tout ce qu’un homme a, il le donnera pour sa vie ; mais étends ta main et touche à ses os et à sa chair : [tu verras] s’il ne te maudit pas en face. Et l’Éternel dit à Satan : Le voilà entre tes mains, seulement épargne sa vie. Et Satan sortit de la présence de l’Éternel ; et il frappa Job d’un ulcère malin, depuis la plante de ses pieds jusqu’au sommet de sa tête. Et il prit un tesson pour s’en gratter, et il était assis dans la cendre. Et sa femme lui dit : Restes-tu encore ferme dans ta perfection ? Maudis Dieu et meurs. Et il lui dit : Tu parles comme parlerait l’une des insensées ; nous avons reçu le bien aussi de la part de Dieu, et nous ne recevrions pas le mal ? En tout cela Job ne pécha point de ses lèvres.

Et trois amis de Job apprirent tout ce mal qui lui était arrivé et vinrent chacun de son lieu, Éliphaz, le Thémanite, et Bildad, le Shukhite, et Tsophar, le Naamathite ; et ils s’entendirent ensemble pour venir le plaindre et le consoler. Et ils levèrent les yeux de loin, et ils ne le reconnurent pas ; et ils élevèrent leur voix et pleurèrent, et ils déchirèrent chacun sa robe et répandirent de la poussière sur leurs têtes [en la jetant] vers les cieux. Et ils s’assirent avec lui à terre sept jours et sept nuits, et nul ne lui dit une parole, car ils voyaient que sa douleur était très grande.


Avec la permission de l’Éternel, Satan a lancé un nouvel assaut contre Job. Il s’attaque cette fois à sa personne. C’en est trop pour la femme de Job. « Maudis Dieu et meurs », s’écrie-t-elle. Nouvelle épreuve pour notre patriarche ! Sa propre femme est l’instrument de l’Ennemi pour l’amener à « maudire Dieu en face » (comme Satan s’y était engagé : 1, 11 ; 2, 5). Mais Job reste ferme, recevant le mal comme le bien « de la part de Dieu » (v. 10 ; Lam. 3, 38). Nous qui nous irritons souvent pour si peu, admirons et imitons l’exemple de cet homme de Dieu. Notre tendance est toujours de nous arrêter aux causes visibles de nos difficultés. Mais pour Job, ce ne sont pas ceux de Sheba, ni les Chaldéens, ni même Satan, qui sont responsables de ses malheurs. Il reconnaît la main de Dieu derrière ces agents (seulement, il ne sait pas encore que c’est une main d’amour). Et nous avons un modèle incomparablement plus grand : Celui qui recevait tout de la main de Son Père, y compris la coupe de la colère de Dieu contre le péché (Jean 18, 11). — Le chapitre se termine sur une scène impressionnante : Job et ses trois amis, assis muets pendant sept jours, devant une douleur sans pareille, et en présence d’un mystère profond.