Année 3, 13 janvier

Job 11, 1-20

* Et Tsophar, le Naamathite, répondit et dit :

La multitude des paroles ne recevrait-elle pas de réponse, et un grand parleur serait-il justifié ?

Tes mensonges doivent-ils faire taire les gens ? Te moqueras-tu, sans que personne te fasse honte ?

Car tu as dit : Ma doctrine est pure, et je suis sans tache à tes yeux !

Oh ! qu’il plût à +Dieu de parler et d’ouvrir ses lèvres contre toi,

Et de te raconter les secrets de la sagesse, comment ils sont le double de ce qu’on réalise ! Et sache que +Dieu laisse dans l’oubli [beaucoup] de ton iniquité.

Peux-tu, en sondant, découvrir ce qui est en +Dieu, ou découvriras-tu parfaitement le Tout-puissant ?

Ce sont les hauteurs des cieux, — que feras-tu ? C’est plus profond que le shéol, qu’en sauras-tu ?

Plus longue que la terre est sa mesure, plus large que la mer.

S’il passe et enferme et fait comparaître, qui donc le détournera ?

Car il connaît, lui, les hommes vains, et il voit l’iniquité sans que [l’homme] s’en aperçoive ;

Et l’homme stupide s’enhardit, quoique l’homme naisse comme le poulain de l’âne sauvage.

* Si tu prépares ton cœur et que tu étendes tes mains vers lui,

Si tu éloignes l’iniquité qui est dans ta main, et que tu ne laisses pas l’injustice demeurer dans tes tentes,

Alors tu lèveras ta face sans tache, tu seras ferme et tu ne craindras pas ;

Car tu oublieras ta misère, tu t’en souviendras comme des eaux écoulées ;

[Ta] vie se lèvera plus claire que le plein midi ; si tu étais couvert de ténèbres, tu seras comme le matin ;

Et tu auras de la confiance, parce qu’il y aura de l’espoir ; tu examineras [tout], et tu dormiras en sûreté ;

Tu te coucheras, et il n’y aura personne pour te faire peur, et beaucoup rechercheront ta faveur.

Mais les yeux des méchants seront consumés, et [tout] refuge périra pour eux, et leur espoir sera d’expirer.


Tsophar prend la parole à son tour. Étrange consolateur, en vérité ! Plus sévère encore que ses deux compagnons, il commence par accuser Job d’être un bavard (v. 2), un menteur et un moqueur (v. 3). Il parle ensuite de son iniquité (v. 6). Et, à partir du verset 13, il dresse un tableau de ce qu’à son avis, il faut faire pour être béni par Dieu : Si tu fais ceci, si tu fais cela… ! Cette disposition d’esprit s’appelle le légalisme. Déjà, Éliphaz avait engagé Job à mettre sa confiance, non en Dieu, mais dans sa propre crainte de Dieu, dans l’intégrité de ses voies (chap. 4, 6). Et Job n’était justement que trop disposé à s’appuyer sur lui-même — plutôt que sur l’Éternel. Ceci nous montre à quel point le cœur humain est imbu de propre justice. Même un croyant est exposé à cet esprit légal, qui conduit à penser du bien de soi, et par voie de conséquence à sous-estimer l’immensité de la grâce de Dieu. Les versets 7-9 posent précisément des questions au sujet de l’infini de Dieu dans toutes ses directions : hauteur, profondeur, longueur, largeur. Quel mortel peut les apprécier ? Éphésiens 3, 18, 19 apporte la réponse : Par l’Esprit, tous les saints peuvent être rendus « capables de comprendre quelle est la largeur et la longueur, et la profondeur et la hauteur — et de connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance ».