Année 3, 16 janvier

Job 15, 1-16

* Et Éliphaz, le Thémanite, répondit et dit :

Le sage répondra-t-il avec une connaissance [qui n’est que] du vent, et gonflera-t-il sa poitrine du vent d’orient,

Contestant en paroles qui ne profitent pas et en discours qui ne servent à rien ?

Certes tu détruis la crainte [de Dieu], et tu restreins la méditation devant *Dieu.

Car ta bouche fait connaître ton iniquité, et tu as choisi le langage des [hommes] rusés.

Ta bouche te condamnera, et non pas moi, et tes lèvres déposent contre toi.

* Es-tu né le premier des hommes, et as-tu été enfanté avant les collines ?

As-tu entendu [ce qui se dit] dans le conseil secret de +Dieu, et as-tu accaparé pour toi la sagesse ?

Que sais-tu que nous ne sachions ? que comprends-tu qui ne soit également avec nous ?

Parmi nous il y a aussi des hommes à cheveux blancs et des vieillards plus âgés que ton père.

Est-ce trop peu pour toi que les consolations de *Dieu et la parole douce qui se fait entendre à toi ?

Comment ton cœur t’emporte-t-il, et comment tes yeux clignent-ils,

Que tu tournes contre *Dieu ton esprit et que tu fasses sortir de ta bouche des discours ?

Qu’est-ce que l’homme mortel, pour qu’il soit pur, et celui qui est né d’une femme, pour qu’il soit juste ?

Voici, il ne se fie pas à ses saints, et les cieux ne sont pas purs à ses yeux :

Combien plus l’homme, qui boit l’iniquité comme l’eau, est-il abominable et corrompu !


Un nouveau débat s’est ouvert. Chaque interlocuteur reprendra la parole, dans le même ordre que la première fois. Coup après coup, les trois compagnons enfonceront leur accusation dans la conscience de Job, comme on enfonce un clou : Tu es un hypocrite, un homme rusé. Si tu n’étais pas coupable, tu ne te défendrais pas avec autant de paroles (v. 5, 6). — Les trois amis de Job sont des moralistes, chacun ayant sa théorie et sa méthode. Éliphaz s’appuie sur l’expérience humaine : ce qu’il sait (v. 9), ce qu’il a vu (v. 17). Bildad, par contre, se réfère volontiers aux anciennes traditions (par exemple chap. 8, 8). Quant à Tsophar, nous l’avons remarqué, ses arguments sont inspirés du plus pur légalisme. Mais aucun des trois ne se fonde sur ce que Dieu a dit. N’ayant que ces bases incertaines, ne nous étonnons pas s’ils errent, « ne connaissant pas les écritures… » (Matt. 22, 29). La Parole de Dieu est la seule source à laquelle nous puissions nous fier pour nous-mêmes, et pour aider ceux qui sont placés sur notre chemin. Un jeune, un enfant même, qui la connaît, a plus d’intelligence qu’un vieillard à cheveux blancs (v. 10), dont la sagesse ne s’appuie que sur sa propre expérience (Ps. 119, 99, 100).