Année 3, 18 janvier

Job 17, 1-16

Mon souffle est corrompu, mes jours s’éteignent : pour moi sont les sépulcres !

Les moqueurs ne sont-ils pas autour de moi, et mes yeux ne demeurent-ils pas au milieu de leurs insultes ?

Dépose, je te prie, [un gage] ; cautionne-moi auprès de toi-même : qui donc frappera dans ma main ?

Car tu as fermé leur cœur à l’intelligence ; c’est pourquoi tu ne les élèveras pas.

Celui qui trahit ses amis pour qu’ils soient pillés, les yeux de ses fils seront consumés.

* Et il a fait de moi un proverbe des peuples, et je suis devenu un homme auquel on crache au visage.

Mon œil est terni par le chagrin, et mes membres sont tous comme une ombre.

Les hommes droits en seront étonnés, et l’innocent s’élèvera contre l’impie ;

Mais le juste tiendra ferme dans sa voie, et celui qui a les mains pures croîtra en force.

Mais quant à vous tous, revenez encore, je vous prie ; mais je ne trouverai pas un sage parmi vous.

* Mes jours sont passés, mes desseins sont frustrés, — les plans chéris de mon cœur.

Ils font de la nuit le jour, la lumière proche en présence des ténèbres.

Si j’espère, le shéol est ma maison, j’étends mon lit dans les ténèbres ;

Je crie à la fosse : Tu es mon père ! aux vers : Ma mère et ma sœur !

Où donc est mon espoir ? Et mon espoir, qui le verra ?

Il descendra vers les barres du shéol, lorsque ensemble nous aurons du repos dans la poussière.


Job, dans sa douleur, ne voit pas d’autre issue que la mort, et l’appelle à son secours. Ceci aurait dû prouver à ses amis qu’il n’avait pas mauvaise conscience. S’il avait été le coupable qu’ils accusaient, n’aurait-il pas redouté de paraître devant Dieu ? — Ses paroles se font toujours plus déchirantes : « Je suis devenu un homme auquel on crache au visage » (v. 6). Cet outrage odieux et infamant a été infligé à notre Sauveur (És. 50, 6 ; Marc 14, 65 et 15, 19). L’homme a montré toute la bassesse dont il est capable, en insultant aussi lâchement Celui qui était sans défense, et déjà dans le plus profond abaissement volontaire ! — « Les hommes droits en seront étonnés », continue Job au verset 8. Quelle chose incompréhensible, en effet, que de voir « le juste abandonné » (Ps. 37, 25) ! Un tel spectacle risquait de renverser la foi de plusieurs en la justice de Dieu (comp. Ps. 69, 6). — « Mes desseins sont frustrés — s’écrie Job — les plans chéris de mon cœur » (v. 11). Il arrive en effet que Dieu se mette en travers de notre chemin, pour nous amener à sonder nos cœurs et à y découvrir des projets que nous caressions, mais qui n’avaient pas Son approbation (Prov. 16, 9 ; 19, 21).