Année 3, 21 janvier

Job 19, 21-29 ; 20, 1-29

* Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous mes amis ! car la main de +Dieu m’a atteint.

Pourquoi, comme *Dieu, me poursuivez-vous et n’êtes-vous pas rassasiés de ma chair ?

Oh ! si seulement mes paroles étaient écrites ! si seulement elles étaient inscrites dans un livre,

Avec un style de fer et du plomb, et gravées dans le roc pour toujours !

Et moi, je sais que mon rédempteur est vivant, et que, le dernier, il sera debout sur la terre ;

Et après ma peau, ceci sera détruit, et de ma chair je verrai +Dieu,

Que je verrai, moi, pour moi-même ; et mes yeux [le] verront, et non un autre : — mes reins se consument dans mon sein.

Si vous dites : Comment le poursuivrons-nous ? et que la racine de la chose se trouve en moi,

Tremblez pour vous-mêmes devant l’épée ! car l’épée est l’instrument de la fureur contre les iniquités ; afin que vous sachiez qu’il y a un jugement !

* Et Tsophar, le Naamathite, répondit et dit :

C’est pourquoi mes pensées m’inspirent une réponse, et à cause de ceci l’ardeur de mon esprit [agit] en moi :

J’entends une réprimande qui me couvre de honte, et mon esprit me répond par mon intelligence.

Sais-tu bien que, de tout temps, depuis que l’homme a été mis sur la terre,

L’exultation des méchants est courte, et la joie de l’impie n’est que pour un moment ?

Si sa hauteur s’élève jusqu’aux cieux, et que sa tête touche les nuées,

Il périra pour toujours comme ses ordures ; ceux qui l’ont vu diront : Où est-il ?

Il s’envole comme un songe, et on ne le trouve pas ; il s’enfuit comme une vision de la nuit.

L’œil l’a regardé et ne l’aperçoit plus, et son lieu ne le revoit plus.

Ses fils rechercheront la faveur des pauvres, et ses mains restitueront [ce que] sa violence [a ravi].

Ses os étaient pleins de sa jeunesse : elle se couchera avec lui sur la poussière.

Si le mal est doux dans sa bouche, [et] qu’il le cache sous sa langue,

S’il l’épargne et ne l’abandonne pas, mais qu’il le retienne dans sa bouche,

Son pain sera changé dans ses entrailles en un fiel d’aspic au-dedans de lui.

Il a avalé les richesses, et il les vomira ; *Dieu les chassera de son ventre.

Il sucera le venin des aspics, la langue de la vipère le tuera.

Il ne verra pas des ruisseaux, des rivières, des torrents de miel et de beurre.

Il rendra le fruit de son travail, et ne l’avalera pas ; il le restituera selon sa valeur, et ne s’en réjouira pas.

Car il a opprimé, délaissé les pauvres ; il a pillé une maison qu’il n’avait pas bâtie.

Parce qu’il n’a pas connu de repos dans son désir, il ne sauvera rien de ce qu’il a de plus cher.

Rien n’a échappé à sa voracité : c’est pourquoi son bien-être ne durera pas.

Dans la plénitude de son abondance, il sera dans la détresse ; toutes les mains des malheureux viendront sur lui.

Il arrivera que, pour remplir son ventre, [Dieu] enverra sur lui l’ardeur de sa colère, et la fera pleuvoir sur lui dans sa chair.

S’il fuit devant les armes de fer, un arc d’airain le transpercera.

Il arrache [la flèche] et elle sort de son corps, et le fer étincelant de son fiel : les terreurs sont sur lui.

Toutes les ténèbres sont réservées pour ses trésors ; un feu qu’on ne souffle pas le dévorera, [et] se repaîtra de ce qui reste dans sa tente.

Les cieux révéleront son iniquité, et la terre s’élèvera contre lui.

Le revenu de sa maison sera emporté ; il s’écoulera au jour de Sa colère.

Telle est, de la part de Dieu, la portion de l’homme méchant, et l’héritage qui lui est assigné par *Dieu.


La véhémence de Job contraste avec les froides sentences de ses trois compagnons. Ceux-ci ne pouvaient lui offrir aucun secours dans sa douleur, mais nous découvrons alors que Job possédait un point d’appui inébranlable : sa foi en un Rédempteur vivant. Les versets 25 à 27 du chapitre 19 nous l’apprennent : Job, comme les autres patriarches, avait reçu une révélation divine au sujet de la résurrection. « De ma chair je verrai Dieu » (comp. Ps. 17, 15). — Combien nous en savons plus qu’eux, nous qui voyons l’avenir dans la pleine lumière du Nouveau Testament. Et pourtant, beaucoup d’enfants de Dieu ne dépassent pas la croix, où ils contemplent un Sauveur mort pour leurs péchés. Vérité certes inestimable ! Mais savons-nous bien tous que notre Rédempteur est maintenant vivant (Apoc. 1, 18) ? « C’est Christ qui est mort, mais plutôt qui est aussi ressuscité, qui est aussi à la droite de Dieu, qui aussi intercède pour nous » (Rom. 8, 34). — À ces remarquables paroles de la foi, que l’Esprit de Dieu a dictées à Job, Tsophar répond par sa propre intelligence (v. 2). Reprenant le thème d’Éliphaz et de Bildad (chap. 15, 20-35 ; 18, 5-21), il s’étend longuement sur le sort qui attend les méchants, attaquant ainsi indirectement et sans pitié son pauvre ami (voir Prov. 12, 18).