Année 3, 24 janvier

Job 23, 1-17

* Et Job répondit et dit :

Encore aujourd’hui ma plainte est amère, la main qui s’appesantit sur moi est plus pesante que mon gémissement !

Oh ! si je savais le trouver, et parvenir là où il est assis !

J’exposerais [ma] juste cause devant lui, et je remplirais ma bouche d’arguments ;

Je saurais les paroles qu’il me répondrait, et je comprendrais ce qu’il me dirait.

Contesterait-il avec moi dans la grandeur de sa force ? Non, mais il ferait attention à moi.

Là, un homme droit raisonnerait avec lui, et je serais délivré pour toujours de mon juge.

Voici, je vais en avant, mais il n’y est pas ; et en arrière, mais je ne l’aperçois pas ;

À gauche, quand il y opère, mais je ne le discerne pas ; il se cache à droite, et je ne le vois pas.

Mais il connaît la voie que je suis ; il m’éprouve, je sortirai comme de l’or.

* Mon pied s’attache à ses pas ; j’ai gardé sa voie, et je n’en ai point dévié.

Je ne me suis pas retiré du commandement de ses lèvres ; j’ai serré [par-devers moi] les paroles de sa bouche plus que le propos de mon propre cœur.

Mais lui, il a une [pensée], et qui l’en fera revenir ? Ce que son âme désire, il le fait.

Car il achèvera ce qui est déterminé pour moi ; et bien des choses semblables sont auprès de lui.

C’est pourquoi je suis terrifié devant sa face ; je considère, et je suis effrayé devant lui.

Et *Dieu a fait défaillir mon cœur, et le Tout-puissant m’a frappé de terreur ;

Parce que je n’ai pas été anéanti devant les ténèbres, et qu’il ne m’a pas caché de l’obscurité.


Job en est déjà à son huitième discours, et le fossé se creuse toujours plus entre lui et ses compagnons. Ces derniers, comme beaucoup de personnes aujourd’hui, voient en Dieu un créateur souverain, trop grand pour condescendre à s’occuper en détail de leurs circonstances et pour tenir compte de leurs sentiments (voir chap. 22, 2, 3, 12). Job a davantage de connaissance. Il sait que Dieu s’intéresse à lui — plus même qu’il ne voudrait (chap. 7, 19) — mais il Le croit inaccessible. « Oh ! si je savais le trouver », s’écrie-t-il. Chacun de nous sait-il où trouver Dieu ? Il s’est approché de nous en Jésus, de sorte que nous pouvons à notre tour nous approcher librement de Lui par la prière, et avoir accès là où Christ est assis, à la droite de Dieu (v. 3 ; Héb. 4, 16). — Le verset 10 rappelle le but de l’épreuve : « j’en sortirai comme de l’or », affirme Job. Bien qu’il lui manque encore le sentiment de la grâce qui opère pour son bien, notre patriarche est d’accord avec l’apôtre Pierre. Vous êtes — écrit celui-ci — affligés pour un peu de temps, si cela est nécessaire, « afin que l’épreuve de votre foi, bien plus précieuse que celle de l’or qui périt… soit trouvée tourner à louange, et à gloire, et à honneur, dans la révélation de Jésus Christ » (1 Pier. 1, 6, 7).