Année 3, 25 janvier

Job 25, 1-6 ; 26, 1-14

* Et Bildad, le Shukhite, répondit et dit :

La domination et la terreur sont avec lui ; il fait la paix dans ses hauts lieux.

Peut-on dénombrer ses troupes ? et sur qui sa lumière ne se lève-t-elle pas ?

Et comment l’homme sera-t-il juste devant *Dieu, et comment serait pur celui qui est né de femme ?

Voici, la lune même ne brille pas, et les étoiles ne sont pas pures à ses yeux :

Combien moins l’homme, un ver, et le fils de l’homme, un vermisseau !

* Et Job répondit et dit :

Comme tu as aidé celui qui n’avait pas de puissance ! Comme tu as délivré le bras qui était sans force !

Quel conseil tu as donné à celui qui n’avait pas de sagesse ! et quelle abondance d’intelligence tu as montrée !

Pour qui as-tu prononcé des paroles, et de qui est le souffle qui est sorti de toi ?

Les trépassés tremblent au-dessous des eaux et de ceux qui les habitent.

Le shéol est à nu devant lui, et l’abîme n’a pas de voile.

Il étend le nord sur le vide, il suspend la terre sur le néant.

Il serre les eaux dans ses nuages, et la nuée ne se fend pas sous elles ;

Il couvre la face de son trône et étend ses nuées par-dessus.

Il a tracé un cercle fixe sur la face des eaux, jusqu’à la limite extrême où la lumière confine aux ténèbres.

Les colonnes des cieux branlent et s’étonnent à sa menace.

Il soulève la mer par sa puissance, et, par son intelligence, il brise Rahab.

Par son Esprit le ciel est beau ; sa main a formé le serpent fuyard.

Voici, ces choses sont les bords de ses voies, et combien faible est le murmure que nous en avons entendu ! Et le tonnerre de sa force, qui peut le comprendre ?


Bildad signifie « fils de contestation ». C’est un nom qu’il mérite en effet ! Or que recommande la Parole ? « Il ne faut pas que l’esclave du Seigneur conteste, mais qu’il soit doux envers tous, propre à enseigner, ayant du support ; enseignant avec douceur les opposants… » (2 Tim. 2, 24, 25). Aucun des trois amis n’a manifesté ces caractères. Ils savaient poser des questions, ils étaient incapables d’y apporter des réponses ; ils pouvaient blesser, mais non guérir, renverser, mais non édifier. Après un bref discours de Bildad, ils se taisent définitivement. Les paroles les plus sévères n’ont pas réussi à produire chez Job une vraie conviction de péché. Plus il a été accusé, plus il a éprouvé le besoin de se justifier. Cette conviction de péché, seul l’Esprit de Dieu peut la produire dans une conscience. L’a-t-Il fait dans la vôtre ? — Et le cœur de Job n’a pas davantage été touché par une vraie parole de consolation. Nous pensons à cette exclamation du plus grand des affligés : « J’ai attendu que quelqu’un eût compassion, mais il n’y a eu personne… et des consolateurs, mais je n’en ai pas trouvé » (Ps. 69, 20). — Loin d’apaiser le pauvre Job, de l’aider par un sage conseil (chap. 26, 2, 3), les propos de ses amis l’ont excité à un point extrême. Et il se lance à présent dans un long et désolant monologue.