Année 3, 30 janvier

Job 31, 1-12, 29-40

J’ai fait alliance avec mes yeux : et comment eussé-je arrêté mes regards sur une vierge ?

Et quelle eût été d’en haut [ma] portion de la part de +Dieu, et, des hauts lieux, [mon] héritage de la part du Tout-puissant ?

La calamité n’est-elle pas pour l’inique, et le malheur pour ceux qui pratiquent le mal ?

Lui, ne voit-il pas mon chemin, et ne compte-t-il point tous mes pas ?

Si j’ai marché avec fausseté, si mes pieds se sont hâtés vers la fraude,

Qu’il me pèse dans la balance de justice, et +Dieu reconnaîtra ma perfection.

Si mon pas s’est détourné du chemin, et si mon cœur a suivi mes yeux, et si quelque souillure s’est attachée à ma main,

Que je sème et qu’un autre mange, et que mes rejetons soient déracinés !…

Si mon cœur s’est laissé attirer vers une femme et que j’aie fait le guet à la porte de mon prochain,

Que ma femme tourne la meule pour un autre, et que d’autres se penchent sur elle ;

Car c’est là une infamie, et une iniquité punissable par les juges :

Car c’est un feu qui dévore jusque dans l’abîme et qui détruirait par la racine tout mon revenu…

Si je me suis réjoui dans la calamité de celui qui me haïssait, si j’ai été ému de joie lorsque le malheur l’a trouvé ; —

Même je n’ai pas permis à ma bouche de pécher, de demander sa vie par une exécration ;…

Si les gens de ma tente n’ont pas dit : Qui trouvera quelqu’un qui n’ait pas été rassasié de la chair de ses bêtes ? —

L’étranger ne passait pas la nuit dehors, j’ouvrais ma porte sur le chemin ;…

Si j’ai couvert ma transgression comme Adam, en cachant mon iniquité dans mon sein,

Parce que je craignais la grande multitude, et que le mépris des familles me faisait peur, et que je sois resté dans le silence et ne sois pas sorti de ma porte…

Oh ! si j’avais quelqu’un pour m’écouter ! Voici ma signature. Que le Tout-puissant me réponde, et que ma partie adverse fasse un écrit !

Ne le porterais-je pas sur mon épaule ? Ne le lierais-je pas sur moi comme une couronne ?

Je lui déclarerais le nombre de mes pas ; comme un prince je m’approcherais de lui…

Si ma terre crie contre moi, et que ses sillons pleurent ensemble,

Si j’en ai mangé le revenu sans argent, et que j’aie tourmenté à mort l’âme de ses possesseurs,

Que les épines croissent au lieu de froment, et l’ivraie au lieu d’orge

Les paroles de Job sont finies.


Au chapitre 29, Job s’est longuement étendu sur le bien qu’il faisait ; il expose ici avec autant de détails le mal qu’il ne faisait pas : immoralité (v. 1-12), injustice (v. 13-15), égoïsme (v. 15-23), idolâtrie (v. 24-28). On peut se glorifier de l’une ou l’autre manière, en oubliant que c’est Dieu seul qui nous incite à bien faire, comme c’est Lui qui nous préserve de mal faire. — Il n’en reste pas moins que si quelqu’un avait le droit de s’appuyer sur ses œuvres, c’était bien le patriarche Job. Paul écrit la même chose à son propre sujet, dans l’épître aux Philippiens (chap. 3, 4). « Mais — ajoute-t-il — les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées, à cause du Christ, comme une perte… ». Ses avantages naturels de bon Israélite, sa justice passée de pharisien consciencieux, tout cela, il le considère désormais comme des ordures. De sorte que Dieu n’a rien besoin de lui ôter, comme à Job ; Paul, par grâce, a déjà mis de côté tout ce qui n’était pas Christ. — Remarquons les nombreux points de suspension dans le texte ; ils semblent sous-entendre toutes les bonnes choses que Job pense de lui-même et de ses œuvres passées. — Enfin, en terminant cet exposé de tous ses mérites, Job y appose solennellement sa signature, et met Dieu au défi de lui répondre (v. 35).