Année 3, 31 janvier

Job 32, 1-22

* Et ces trois hommes cessèrent de répondre à Job, parce qu’il était juste à ses propres yeux.

Alors s’enflamma la colère d’Élihu, fils de Barakeël, le Buzite, de la famille de Ram : sa colère s’enflamma contre Job, parce qu’il se justifiait lui-même plutôt que Dieu ; et sa colère s’enflamma contre ses trois amis, parce qu’ils ne trouvaient pas de réponse et qu’ils condamnaient Job. Et Élihu avait attendu que Job eût cessé de parler, parce qu’ils étaient plus avancés en jours que lui. Et Élihu vit qu’il n’y avait point de réponse dans la bouche des trois hommes, et sa colère s’enflamma. Et Élihu, fils de Barakeël, le Buzite, répondit et dit :

Moi, je suis jeune, et vous êtes des vieillards ; c’est pourquoi je redoutais et je craignais de vous faire connaître ce que je sais.

Je disais : Les jours parleront, et le grand nombre des années donnera à connaître la sagesse.

Toutefois il y a un esprit qui est dans les hommes, et le souffle du Tout-puissant leur donne de l’intelligence :

Ce ne sont pas les grands qui sont sages, ni les anciens qui discernent ce qui est juste.

C’est pourquoi je dis : Écoute-moi ; moi aussi je ferai connaître ce que je sais.

Voici, j’ai attendu vos paroles, j’ai écouté vos raisonnements, jusqu’à ce que vous eussiez examiné le sujet ;

Je vous ai donné toute mon attention : et voici, il n’y a eu personne d’entre vous qui convainquît Job, qui répondît à ses paroles, —

Afin que vous ne disiez pas : Nous avons trouvé la sagesse. *Dieu le fera céder, et non pas l’homme.

Or il ne m’a pas adressé de discours, et je ne lui répondrai pas avec vos paroles.

* Ils ont été confondus, ils ne répondent plus ; les paroles leur sont ôtées.

J’ai attendu, car ils ne parlaient plus, car ils se tenaient là, ils ne répondaient plus ;

Je répondrai, moi aussi, à mon tour ; je ferai connaître, moi aussi, ce que je sais ;

Car je suis plein de paroles, l’esprit qui est au-dedans de moi me presse.

Voici, mon ventre est comme un vin qui n’a pas été ouvert ; il éclate comme des outres neuves.

Je parlerai et je respirerai ; j’ouvrirai mes lèvres et je répondrai ;

Je ne ferai pas acception de personnes, et je ne flatterai aucun homme ;

Car je ne sais pas flatter : celui qui m’a fait m’emporterait bientôt.


Éliphaz, Bildad et Tsophar, ont épuisé leurs arguments. À son tour, Job s’est tu ! Alors entre en scène un nouveau personnage : Élihu, dont le nom signifie « Dieu Lui-même ». L’Esprit de Dieu va s’exprimer par sa bouche (1 Pier. 4, 11). — L’insuffisance de l’homme a été amplement démontrée. En Job s’est manifestée l’incapacité de supporter l’épreuve ; chez ses amis, la vanité des consolations humaines. Maintenant que « la sagesse terrestre » a été mise en défaut, « la sagesse d’en haut » va parler par Élihu (Jacq. 3, 14-17). Et, devant cet homme plus jeune qu’eux, les quatre vieillards vont se trouver confondus. — Élihu a le sens des convenances. Il a attendu avec patience la fin des précédents discours. Les jeunes spécialement doivent savoir écouter. C’est d’abord une marque de sagesse (Jacq. 1, 19). La connaissance et l’expérience de leurs aînés est généralement plus grande que la leur ! C’est ensuite de la simple politesse ! — Toutefois, ces égards n’empêchent pas Élihu d’être saisi d’une sainte colère. La gloire de Dieu a été mise en question par Job et ses compagnons, et l’homme de Dieu fidèle ne peut pas les ménager. Il n’a le droit ni de flatter, ni de faire acception de personnes, deux dangers auxquels nous n’échappons pas toujours (v. 21).