Année 3, 14 février

Job 42, 1-17

* Et Job répondit à l’Éternel et dit :

Je sais que tu peux tout, et qu’aucun dessein n’est trop difficile pour toi.

Qui est celui-ci qui, sans connaissance, voile le conseil ? J’ai donc parlé, et sans comprendre, de choses trop merveilleuses pour moi, que je ne connaissais pas.

Écoute, je te prie, et je parlerai ; je t’interrogerai, et toi, instruis-moi.

Mon oreille avait entendu parler de toi, maintenant mon œil t’a vu :

C’est pourquoi j’ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre.

* Et il arriva, après que l’Éternel eut dit ces paroles à Job, que l’Éternel dit à Éliphaz, le Thémanite : Ma colère s’est enflammée contre toi et contre tes deux compagnons, car vous n’avez pas parlé de moi comme il convient, comme mon serviteur Job. Et maintenant, prenez pour vous sept taureaux et sept béliers, et allez vers mon serviteur Job, et offrez un holocauste pour vous ; et mon serviteur Job priera pour vous : car, lui, je l’aurai pour agréable, afin que je n’agisse pas avec vous selon votre folie ; car vous n’avez pas parlé de moi comme il convient, comme mon serviteur Job. Et Éliphaz le Thémanite, et Bildad le Shukhite, et Tsophar le Naamathite, allèrent et firent comme l’Éternel leur avait dit ; et l’Éternel eut Job pour agréable.

Et l’Éternel rétablit l’ancien état de Job, quand il eut prié pour ses amis ; et l’Éternel donna à Job le double de tout ce qu’il avait eu. Et tous ses frères, et toutes ses sœurs, et tous ceux qui l’avaient connu auparavant vinrent à lui, et mangèrent le pain avec lui dans sa maison ; et ils sympathisèrent avec lui et le consolèrent de tout le mal que l’Éternel avait fait venir sur lui, et lui donnèrent chacun un késita, et chacun un anneau d’or.

Et l’Éternel bénit la fin de Job plus que son commencement : et il eut quatorze mille brebis, et six mille chameaux, et mille paires de bœufs, et mille ânesses ; et il eut sept fils et trois filles ; et il appela le nom de la première Jémima, et le nom de la seconde Ketsia, et le nom de la troisième Kéren-Happuc. Et, dans tout le pays, il ne se trouvait point de femmes belles comme les filles de Job ; et leur père leur donna un héritage parmi leurs frères.

Et, après cela, Job vécut cent quarante ans, et il vit ses fils, et les fils de ses fils, quatre générations. Et Job mourut vieux et rassasié de jours.


Et nous arrivons au dénouement du livre, à la grande leçon que Job, enfin, a comprise. On l’appelle l’affranchissement, la délivrance du moi méprisable. Pendant que l’Éternel lui parlait, toute la bonne opinion que Job avait de lui-même s’était progressivement évanouie. Au fur et à mesure, il découvrait avec effroi la méchanceté de son cœur. Lui qui s’était engagé à ne plus rien ajouter (chap. 39, 38) s’écrie : « J’ai horreur de moi et je me repens… ». Voilà ce que doit dire un homme « parfait et droit, craignant Dieu et se retirant du mal », lorsqu’il se tient dans la présence de Dieu ! — Job a été criblé comme le blé. Pénible travail, mais qui, comme pour Pierre plus tard, l’a débarrassé de la confiance en lui. Il peut maintenant fortifier ses frères, et il prie pour ses amis (v. 10 ; comp. Luc 22, 32). — L’Éternel l’appelle à quatre reprises « mon serviteur Job », et blâme les trois consolateurs fâcheux. Il en envoie d’autres à Job, qui, ceux-là, lui apportent une vraie sympathie. Et, non seulement Il rétablit l’ancien état du patriarche, mais Il lui donne le double de tout ce qu’il possédait précédemment. Cependant, Job a maintenant acquis quelque chose de plus précieux que tout : il a appris à connaître Dieu, en même temps qu’il apprenait à se connaître lui-même.