Année 3, 28 mars

Psaume 38

Psaume de David, pour faire souvenir.

Éternel ! ne me reprends pas dans ta colère, et ne me châtie pas dans ta fureur.

* Car tes flèches ont pénétré en moi, et ta main est descendue sur moi.

Il n’y a rien d’entier en ma chair, à cause de ton indignation ; point de paix dans mes os, à cause de mon péché.

Car mes iniquités ont passé sur ma tête ; comme un pesant fardeau, elles sont trop pesantes pour moi.

Mes plaies sont fétides, elles coulent, à cause de ma folie.

Je suis accablé et extrêmement courbé ; tout le jour je marche dans le deuil ;

Car mes reins sont pleins d’inflammation, et il n’y a rien d’entier dans ma chair.

Je suis languissant et extrêmement brisé ; je rugis dans le frémissement de mon cœur.

* Seigneur ! tout mon désir est devant toi, et mon gémissement ne t’est point caché.

Mon cœur bat fort, ma force m’a abandonné, et la lumière de mes yeux aussi n’est plus avec moi.

Ceux qui m’aiment, et mes compagnons, se tiennent loin de ma plaie, et mes proches se tiennent à distance,

Et ceux qui cherchent ma vie me tendent des pièges, et ceux qui cherchent mon mal parlent de malheurs et disent des tromperies tout le jour.

* Et moi, comme un sourd, je n’entends pas, et, comme un muet, je n’ouvre pas la bouche.

Je suis devenu comme un homme qui n’entend point et dans la bouche duquel il n’y a pas de réplique.

Car je m’attends à toi, Éternel ! Toi, tu répondras, Seigneur, mon Dieu !

Car j’ai dit : Qu’ils ne se réjouissent pas à mon sujet ! Quand mon pied chancelle, ils s’élèvent orgueilleusement contre moi.

Car je suis prêt à boiter, et ma douleur est toujours devant moi ;

Car je déclarerai mon iniquité ; je suis en peine pour mon péché.

Et mes ennemis sont vivants, ils sont forts, et ceux qui me haïssent sans motif sont nombreux ;

Et ceux qui me rendent le mal pour le bien sont mes adversaires, parce que je poursuis ce qui est bon.

Éternel ! ne m’abandonne point ; mon Dieu ! ne t’éloigne pas de moi.

Hâte-toi de me secourir, Seigneur, mon salut !


L’instruction du psaume 37 semble avoir été comprise. Le fidèle ne réclame plus le retranchement des méchants, qui lui a été expressément promis. Au lieu de s’irriter à cause de ceux qui font le mal, il sent profondément son propre péché (v. 3-5). En même temps, il réalise qu’il est dans la main de Dieu, qui le reprend et le châtie. Et c’est à Lui qu’il s’attend (v. 15). Il ne lui appartient pas de répondre lui-même à ceux qui le persécutent ; encore moins de se venger. « Toi tu répondras, Seigneur, mon Dieu ». Nous reconnaissons là les enseignements du Nouveau Testament : « Ne rendant à personne mal pour mal… ; ne vous vengeant pas vous-mêmes, bien-aimés ;… moi je rendrai, dit le Seigneur » (Rom. 12, 17, 19). La seule réponse que nous sommes en droit de donner au mal qui nous est fait, c’est… le bien ; à l’inverse de ces « ennemis » (v. 19), de ces « adversaires » qui « rendent le mal pour le bien » (v. 20). Et leur surprenant motif nous est ici dévoilé : « … parce que je poursuis ce qui est bon ». La jalousie, le désir pervers de supprimer ce qui soulignait, par contraste, leur propre méchanceté, tels sont les affreux sentiments qui ont conduit les hommes à mettre à mort le Saint et le Juste (Jean 10, 32 ; lire aussi 1 Jean 3, 12).