Année 3, 15 mai

Ésaïe 22, 12-25

Et le Seigneur, l’Éternel des armées, appela en ce jour-là à pleurer et à se lamenter, et à se raser les cheveux, et à ceindre le sac : et voici, l’allégresse et la joie ! On tue des bœufs et on égorge des moutons, on mange de la chair et on boit du vin : Mangeons et buvons, car demain nous mourrons ! Et il a été révélé dans mes oreilles de par l’Éternel des armées : Si [jamais] cette iniquité vous est pardonnée, jusqu’à ce que vous mouriez, dit le Seigneur, l’Éternel des armées !

Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel des armées : Va, entre auprès de cet intendant, auprès de Shebna, qui est [établi] sur la maison : Qu’as-tu ici, et qui as-tu ici, que tu te creuses un sépulcre ici, [comme] qui creuse son sépulcre sur la hauteur, et se taille dans le rocher une habitation ? Voici, l’Éternel te jettera loin avec force, et te couvrira entièrement. T’enroulant en pelote, il te roulera comme une boule dans un pays spacieux. Là tu mourras, et là seront les chars de ta gloire, ô opprobre de la maison de ton Seigneur ! Et je te chasserai de ta place, et te renverserai de ta position. Et il arrivera, en ce jour-là, que j’appellerai mon serviteur Éliakim, fils de Hilkija ; et je le revêtirai de ta tunique, et je le fortifierai avec ta ceinture, et je mettrai ton intendance en sa main ; et il sera pour père aux habitants de Jérusalem et à la maison de Juda. Et je mettrai la clef de la maison de David sur son épaule ; et il ouvrira, et personne ne fermera ; et il fermera, et personne n’ouvrira. Et je le fixerai comme un clou dans un lieu sûr, et il sera un trône de gloire pour la maison de son père ; et on suspendra sur lui toute la gloire de la maison de son père : les descendants et les rejetons, tous les petits vases, tant les coupes que toutes les amphores. — En ce jour-là, dit l’Éternel des armées, le clou fixé en un lieu sûr sera ôté, et sera brisé et tombera ; et le fardeau qui y est [suspendu] sera coupé, car l’Éternel a parlé.


Une réaction des gens du monde, quand une calamité les menace, consiste, selon les versets 8-11, à s’entourer de toutes les précautions humaines. Mais une autre attitude est pire : c’est le complet laisser-aller. Ici, par une épreuve, l’Éternel vient d’inviter Israël à pleurer et à s’humilier ; Il lui a en quelque sorte « chanté des complaintes » (Matt. 11, 17). Or, non seulement le peuple ne s’est pas lamenté, mais le voilà qui s’abandonne à l’allégresse et à la joie ! Cette philosophie, dite matérialiste, a beaucoup d’adeptes dans notre siècle tourmenté ! Puisque l’existence est si brève — disent ces insensés — et que nous sommes à la merci d’une catastrophe, profitons justement du moment présent le plus joyeusement possible. C’est ce que résume la courte phrase : « Mangeons et buvons, car demain nous mourrons ». L’apôtre la cite aux Corinthiens, comme pour leur dire : S’il ne devait pas y avoir de résurrection, alors en effet, nous n’aurions plus qu’à vivre comme des bêtes, dans l’unique jouissance de l’instant qui passe (1 Cor. 15, 32 ; Luc 17, 27). — Les versets 15-25 mettent de côté l’intendant infidèle, image de l’Antichrist, pour introduire le fils de David, Éliakim (celui que Dieu établit), belle figure du Seigneur Jésus (v. 22-24 ; comp. Apoc. 3, 7).