Année 3, 21 mai

Ésaïe 32, 1-8 ; 33, 17-24

Voici, un roi régnera en justice, et des princes domineront avec droiture ; et il y aura un homme [qui sera] comme une protection contre le vent et un abri contre l’orage, comme des ruisseaux d’eau dans un lieu sec, comme l’ombre d’un grand rocher dans un pays aride. Et les yeux de ceux qui voient ne seront pas aveuglés, et les oreilles de ceux qui entendent écouteront, et le cœur de ceux qui vont étourdiment sera intelligent dans la connaissance, et la langue de ceux qui bégaient parlera promptement et clairement. L’homme vil ne sera plus appelé noble, et on ne dira pas l’avare généreux. Car l’homme vil dira des choses viles, et son cœur commettra l’iniquité pour pratiquer l’impiété et pour dire l’erreur contre l’Éternel, pour rendre vide l’âme qui a faim et ôter la boisson à celui qui a soif. Les armes de l’avare sont mauvaises ; il trame des artifices pour détruire les débonnaires par des dires mensongers, même quand le pauvre parle droitement. Mais l’homme noble se propose des choses nobles, et il se maintiendra par des choses nobles.

Tes yeux verront le roi dans sa beauté ; ils contempleront le pays lointain. Ton cœur méditera la crainte : Où est l’enregistreur ? où est le peseur ? où est celui qui compte les tours ? Tu ne verras plus le peuple audacieux, un peuple au langage trop obscur pour l’entendre, à la langue bégayante qu’on ne comprend pas.

Regarde Sion, la cité de nos assemblées solennelles ! Tes yeux verront Jérusalem, une demeure tranquille, une tente qui ne sera pas transportée : ses pieux ne seront jamais arrachés, et aucune de ses cordes ne sera rompue ; mais là l’Éternel est pour nous magnifique, — un lieu de fleuves, de larges rivières : il n’y viendra aucun vaisseau à rames, aucun noble navire n’y passera. Car l’Éternel est notre juge, l’Éternel est notre législateur, l’Éternel est notre roi ; lui, nous sauvera. Tes cordages sont relâchés : ils n’affermissent pas le pied de leur mât, ils ne déploient pas la voile. On partage alors la proie d’un grand butin, les boiteux pillent les dépouilles ; et l’habitant ne dira pas : Je suis malade ; l’iniquité du peuple qui demeure là sera pardonnée.


Il ne faut pas chercher, dans ces chapitres, une histoire suivie des événements futurs. Ceux-ci sont présentés, au contraire, comme autant de vues distinctes, projetées une à une sur l’écran prophétique. Isolés ou regroupés, les mêmes faits peuvent apparaître à plusieurs reprises, sous des perspectives différentes. C’est ainsi que, pour la troisième fois, l’aube radieuse du règne millénaire s’offre à notre admiration (chap. 32 et 33). — Après l’effrayante destruction de l’Assyrien, et celle du faux « roi » ou Antichrist (chap. 30, 31-33), place est faite au roi véritable, Christ, qui régnera en justice. Précisément, l’accent est mis à présent sur cette justice (chap. 32, 16, 17 ; 33, 5, 15). — Alors, avec des yeux pour voir (chap. 32, 3), les réchappés du peuple contempleront « le roi dans sa beauté ». De plus, ils trouveront en Lui « un homme » qui sera pour eux protection, repos, vie de l’âme (chap. 32, 2). Combien ces promesses, adressées à Israël, sont douces aussi pour nos cœurs, chers enfants de Dieu ! Car nous vivons dans le même monde injuste. Et nous attendons le même Seigneur. Il est « plus beau que les fils des hommes » (Ps. 45, 2).