Année 3, 23 mai

Ésaïe 36, 1-10, 22 ; 37, 1-4

* Et il arriva, la quatorzième année du roi Ézéchias, que Sankhérib, roi d’Assyrie, monta contre toutes les villes fortes de Juda et les prit. Et le roi d’Assyrie envoya le Rab-Shaké, de Lakis à Jérusalem, vers le roi Ézéchias, avec de grandes forces ; et il se tint près de l’aqueduc de l’étang supérieur, sur la route du champ du foulon.

Et Éliakim, fils de Hilkija, qui était [préposé] sur la maison [du roi], et Shebna, le scribe, et Joakh, fils d’Asaph, rédacteur des chroniques, sortirent vers lui. Et le Rab-Shaké leur dit : Dites à Ézéchias : Ainsi dit le grand roi, le roi d’Assyrie : Quelle est cette confiance que tu as ? Tu dis (ce ne sont que paroles des lèvres) : Le conseil et la force [sont là] pour la guerre. Maintenant, en qui te confies-tu que tu te révoltes contre moi ? Voici, tu te confies en ce bâton de roseau cassé, en l’Égypte, lequel, si quelqu’un s’appuie dessus, lui entre dans la main et la perce. Tel est le Pharaon, roi d’Égypte, pour tous ceux qui se confient en lui. Que si tu me dis : Nous nous confions en l’Éternel, notre Dieu,… n’est-ce pas lui dont Ézéchias a ôté les hauts lieux et les autels, en disant à Juda et à Jérusalem : Vous vous prosternerez devant cet autel-ci ? Et maintenant, fais un accord, je te prie, avec le roi d’Assyrie, mon seigneur, et je te donnerai deux mille chevaux, si tu peux donner des cavaliers pour les monter. Et comment ferais-tu tourner visage à un seul capitaine d’entre les moindres serviteurs de mon seigneur ? Et tu mets ta confiance en l’Égypte, pour des chars et des cavaliers… Et maintenant, suis-je monté sans l’Éternel contre ce pays pour le détruire ? L’Éternel m’a dit : Monte contre ce pays, et détruis-le.

Et Éliakim, fils de Hilkija, qui était [préposé] sur la maison, et Shebna, le scribe, et Joakh, fils d’Asaph, rédacteur des chroniques, vinrent vers Ézéchias, leurs vêtements déchirés, et ils lui rapportèrent les paroles du Rab-Shaké.

Et il arriva, quand le roi Ézéchias eut entendu [ces choses], qu’il déchira ses vêtements, et se couvrit d’un sac, et entra dans la maison de l’Éternel. Et il envoya Éliakim, qui était [préposé] sur la maison, et Shebna, le scribe, et les anciens des sacrificateurs, couverts de sacs, vers Ésaïe le prophète, fils d’Amots ; et ils lui dirent : Ainsi dit Ézéchias : Ce jour est un jour de détresse, et de châtiment, et d’opprobre ; car les enfants sont venus jusqu’à la naissance, et il n’y a point de force pour enfanter. Peut-être l’Éternel, ton Dieu, entendra-t-il les paroles du Rab-Shaké, que le roi d’Assyrie, son seigneur, a envoyé pour outrager le Dieu vivant, et punira-t-il les paroles que l’Éternel, ton Dieu, a entendues. Fais donc monter une prière pour le résidu qui se trouve [encore].


Les chapitres 36 à 39 constituent, entre les deux grandes divisions prophétiques du livre d’Ésaïe, un intermède historique. Il s’agit d’un récit que nous connaissons déjà, par 2 Rois 18, 13 à 20, 21 et 2 Chroniques 32. Dieu nous le donne une troisième fois, comme une vivante illustration, d’une part de la confiance en Lui, d’autre part de Ses miséricordieuses réponses à cette confiance. Inattendue à cette place du livre, cette belle histoire d’Ézéchias est destinée à fortifier « les mains lassées » et à affermir « les genoux qui chancellent » (chap. 35, 3). Elle est enfin une figure de la situation dans laquelle se trouvera le résidu d’Israël, lors de l’invasion assyrienne. — L’ennemi, jusqu’alors victorieux, se présente « près de l’aqueduc de l’étang supérieur, sur la route du champ du foulon », à l’endroit même où, lors de l’invasion de Retsin, le prophète et son fils Shear-Jashub avaient été envoyés à la rencontre d’Achaz, avec un message de grâce (chap. 7, 3, 4). Devant les provocations de ce nouvel envahisseur, Ézéchias peut ainsi se souvenir de la promesse faite à son père au même lieu : « Prends garde et sois tranquille, ne crains point, et que ton cœur ne défaille pas… ».