Année 3, 24 mai

Ésaïe 37, 5-20

Et les serviteurs du roi Ézéchias vinrent vers Ésaïe. Et Ésaïe leur dit : Vous direz ainsi à votre seigneur : Ainsi dit l’Éternel : Ne crains pas à cause des paroles que tu as entendues, par lesquelles les serviteurs du roi d’Assyrie m’ont blasphémé. Voici, je vais mettre en lui un esprit, et il entendra une nouvelle, et retournera dans son pays ; et je le ferai tomber par l’épée dans son pays.

Et le Rab-Shaké s’en retourna, et trouva le roi d’Assyrie faisant la guerre à Libna ; car il avait appris qu’il était parti de Lakis. Et [le roi d’Assyrie] ouït dire touchant Tirhaka, roi d’Éthiopie : Il est sorti pour te faire la guerre. Lorsqu’il l’entendit, il envoya des messagers à Ézéchias, disant : Vous parlerez ainsi à Ézéchias, roi de Juda, disant : Que ton Dieu, en qui tu te confies, ne te trompe point, disant : Jérusalem ne sera pas livrée en la main du roi d’Assyrie. Voici, tu as entendu ce que les rois d’Assyrie ont fait à tous les pays, les détruisant entièrement ; et toi, tu serais délivré ! Est-ce que les dieux des nations, que mes pères ont détruites, les ont délivrées, Gozan, et Charan, et Rétseph, et les fils d’Éden qui étaient en Thelassar ? Où est le roi de Hamath, et le roi d’Arpad, et le roi de la ville de Sepharvaïm, d’Héna, et d’Ivva ?

Et Ézéchias prit la lettre de la main des messagers, et la lut, et monta dans la maison de l’Éternel ; et Ézéchias la déploya devant l’Éternel. Et Ézéchias pria l’Éternel, disant : Éternel des armées, Dieu d’Israël, qui es assis entre les chérubins, toi, le Même, toi seul tu es le Dieu de tous les royaumes de la terre ; toi, tu as fait les cieux et la terre. Éternel ! incline ton oreille et écoute. Éternel ! ouvre tes yeux, et vois ; et écoute toutes les paroles de Sankhérib, qui a envoyé pour outrager le Dieu vivant. Il est vrai, Éternel ! les rois d’Assyrie ont dévasté tous les pays et leurs terres, et ont jeté au feu leurs dieux ; car ce n’étaient pas des dieux, mais l’ouvrage de mains d’homme, — du bois, et de la pierre ; et ils les ont détruits. Et maintenant, Éternel, notre Dieu ! sauve-nous de sa main, afin que tous les royaumes de la terre sachent que toi seul tu es l’Éternel.


Les serviteurs d’Ézéchias ont obéi à leur roi, pour se taire devant l’ennemi. Ils lui ont ensuite fidèlement rapporté les paroles de ce dernier (chap. 36, 21, 22). À présent, ils accomplissent auprès d’Ésaïe la mission dont ils ont été chargés, mettant en pratique le proverbe qu’ils ont eux-mêmes transcrit (voir Prov. 25, 1, 13). Remarquons qu’ils sont conduits par Éliakim, fils de Hilkija, l’intendant fidèle établi par Dieu, et qui est une figure du Seigneur Jésus (chap. 22, 20). — Rassuré une première fois par la réponse du prophète, voici qu’Ézéchias reçoit du roi d’Assyrie une lettre chargée, en même temps, de menaces pour lui, et de mépris pour l’Éternel. Dans le double sentiment de sa propre impuissance et de l’offense faite au Dieu d’Israël, le roi pénètre à nouveau dans le temple, où il déploie l’arrogante missive. Et il ne se contente pas, cette fois, d’une prière d’Ésaïe (v. 4). Il s’adresse lui-même à l’Éternel. Remarquez ses arguments. Il ne fait mention ni de lui, ni du peuple. Seule importe la gloire de Celui qui est « assis entre les chérubins ». On ne devait pas confondre les « dieux des nations », subjugués par l’Assyrie, avec « le Dieu de tous les royaumes de la terre » (v. 12, 16 — comp. aussi v. 17 avec Ps. 74, 10, 18).