Année 3, 25 mai

Ésaïe 37, 21-38

Et Ésaïe, fils d’Amots, envoya vers Ézéchias, disant : Ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Quant à la prière que tu m’as faite au sujet de Sankhérib, roi d’Assyrie, c’est ici la parole que l’Éternel a prononcée contre lui : La vierge, fille de Sion, te méprise, elle se moque de toi ; la fille de Jérusalem secoue la tête après toi. Qui as-tu outragé et blasphémé ? Et contre qui as-tu élevé la voix ? C’est contre le Saint d’Israël que tu as levé tes yeux en haut. Par tes serviteurs, tu as outragé le Seigneur, et tu as dit : Avec la multitude de mes chars j’ai gravi le haut des montagnes, les parties reculées du Liban, et je couperai ses hauts cèdres, l’élite de ses cyprès, et je parviendrai jusqu’à sa dernière cime, à la forêt de son Carmel. J’ai creusé, et j’ai bu de l’eau ; et j’ai desséché avec la plante de mes pieds tous les fleuves de Matsor… N’as-tu pas entendu que j’ai fait cela dès longtemps, et que je l’ai formé dès les jours d’autrefois ? Maintenant je l’ai fait arriver, pour que tu réduises en monceaux de ruines des villes fortes. Et leurs habitants ont été sans force, ils ont été terrifiés, et ont été couverts de honte ; ils ont été [comme] l’herbe des champs et l’herbe verte, [comme] l’herbe des toits et la récolte flétrie avant qu’elle soit en tige. Mais je sais ton habitation, et ta sortie et ton entrée, et ta rage contre moi. Parce que tu es plein de rage contre moi, et que ton insolence est montée à mes oreilles, je mettrai mon anneau à ton nez et mon frein entre tes lèvres, et je te ferai retourner par le chemin par lequel tu es venu.

Et ceci en sera le signe pour toi : on mangera cette année ce qui lève des grains tombés, et la seconde année ce qui croît de soi-même ; et la troisième année, vous sèmerez et vous moissonnerez, et vous planterez des vignes et vous en mangerez le fruit. Et ce qui est réchappé et demeuré de reste de la maison de Juda, poussera encore des racines en bas et produira du fruit en haut. Car de Jérusalem sortira un résidu, et de la montagne de Sion ce qui est réchappé. La jalousie de l’Éternel des armées fera cela.

C’est pourquoi, ainsi dit l’Éternel touchant le roi d’Assyrie : Il n’entrera pas dans cette ville, et il n’y lancera point de flèche ; il ne lui présentera pas le bouclier, et il n’élèvera point de terrasse contre elle. Il s’en retournera par le chemin par lequel il est venu, et il n’entrera pas dans cette ville, dit l’Éternel. Et je protégerai cette ville, afin de la sauver, à cause de moi, et à cause de David, mon serviteur.

Et un ange de l’Éternel sortit, et frappa dans le camp des Assyriens cent quatre-vingt-cinq mille [hommes] ; et quand on se leva le matin, voici, c’étaient tous des corps morts. Et Sankhérib, roi d’Assyrie, partit et s’en alla et s’en retourna, et habita à Ninive. Et il arriva, comme il se prosternait dans la maison de Nisroc, son dieu, qu’Adrammélec et Sharétser, ses fils, le frappèrent avec l’épée ; et ils se sauvèrent dans le pays d’Ararat ; et Ésar-Haddon, son fils, régna à sa place.


Ézéchias a réalisé le verset 15 du chapitre 30 : « Dans la tranquillité et dans la confiance sera votre force ». Et il n’a pas été confus. Sa foi honore l’Éternel, et, en réponse, l’Éternel honore sa foi. Or Dieu est aujourd’hui « le Même » (chap. 37, 16). Il ne peut pas ne pas répondre à la plus faible confiance, car il y va de Sa propre gloire. — Ézéchias s’étant dessaisi de cette affaire, l’Éternel se charge de répondre Lui-même à la lettre du roi d’Assyrie, d’une manière à laquelle ce dernier était bien loin de s’attendre. Il estimait l’Éternel incapable de délivrer Jérusalem (chap. 36, 20). Eh bien, un seul ange de ce Dieu méprisé suffit à frapper cent quatre-vingt-cinq mille combattants de son armée. Forcé de renoncer à sa campagne, Sankhérib s’en retourne à Ninive, plein de honte et de dépit. Puis il tombe à son tour sous les coups de ses propres fils. Quel contraste, entre le conquérant fier et hautain trouvant sa perte dans le temple même de son idole, et l’humble roi de Juda, vêtu d’un sac, se tenant dans la maison de son Dieu, pour y obtenir Sa délivrance (voir Ps. 118, 5) ! — Admirons la grâce de Dieu qui, à cette délivrance, ajoute encore un signe. Il connaît les besoins des siens, et promet de pourvoir à leur subsistance (v. 30 ; Matt. 6, 31-33).