Année 3, 27 mai

Ésaïe 38, 17-22 ; 39, 1-8

Voici, au lieu de la paix j’avais amertume sur amertume ; mais toi, tu as aimé mon âme, [la retirant] de la fosse de destruction, car tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos. Car ce n’est pas le shéol qui te louera, [ni] la mort qui te célébrera ; ceux qui descendent dans la fosse ne s’attendent plus à ta vérité. Le vivant, le vivant est celui qui te louera, comme moi aujourd’hui ; le père fera connaître aux fils ta vérité. L’Éternel a voulu me sauver ! Et nous jouerons de mes instruments à cordes tous les jours de notre vie, dans la maison de l’Éternel.

Et Ésaïe avait dit : Qu’on prenne une masse de figues, et qu’on la mette comme emplâtre sur l’ulcère ; et il se rétablira. Et Ézéchias avait dit : Quel est le signe que je monterai à la maison de l’Éternel ?

* En ce temps-là, Merodac-Baladan, fils de Baladan, roi de Babylone, envoya une lettre et un présent à Ézéchias ; or il avait appris qu’il avait été malade, et qu’il était rétabli. Et Ézéchias se réjouit [de leur venue], et leur montra la maison [où étaient renfermés] ses objets précieux, l’argent et l’or, et les aromates et l’huile fine, et tout son arsenal, et tout ce qui se trouvait dans ses trésors ; il n’y eut rien qu’Ézéchias ne leur montrât dans sa maison et dans tous ses domaines.

Et Ésaïe le prophète vint vers le roi Ézéchias, et lui dit : Qu’ont dit ces hommes, et d’où sont-ils venus vers toi ? Et Ézéchias dit : Ils sont venus vers moi d’un pays éloigné, de Babylone. Et [Ésaïe] dit : Qu’ont-ils vu dans ta maison ? Et Ézéchias dit : Ils ont vu tout ce qui est dans ma maison ; il n’y a rien dans mes trésors que je ne leur aie montré. Et Ésaïe dit à Ézéchias : Écoute la parole de l’Éternel des armées : Voici, des jours viennent où tout ce qui est dans ta maison, et ce que tes pères ont amassé jusqu’à ce jour, sera porté à Babylone ; il n’en restera rien, dit l’Éternel. Et on prendra de tes fils, qui sortiront de toi, que tu auras engendrés, et ils seront eunuques dans le palais du roi de Babylone. Et Ézéchias dit à Ésaïe : La parole de l’Éternel, que tu as prononcée, est bonne. Puis il dit : Car il y aura paix et stabilité pendant mes jours.


« L’écrit d’Ézéchias » s’achève sur une action de grâces. Il a prié pour être sauvé de la mort ; il prie à présent pour remercier Celui qui l’a exaucé. — Le lot des inconvertis, ici-bas, se ramène à un seul mot : « amertume sur amertume » (comp. Eccl. 2, 23). Même lorsque tout leur réussit, ils ne peuvent se défaire d’une secrète angoisse. « Mais toi — s’écrie le racheté s’adressant à son Sauveur — tu as aimé mon âme, la retirant de la fosse de destruction, car tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos ». « L’Éternel a voulu me sauver ». Si telle est notre histoire, ne manquons pas de réaliser aussi le verset 19 : « le vivant est celui qui te louera, comme moi aujourd’hui ». — D’une manière plus générale, c’est l’histoire d’Israël qui revivra comme peuple de Dieu au dernier jour, après le pardon de tous ses péchés. — Le chapitre 39 relate la subtile tentation dont Ézéchias est l’objet, de la part des ambassadeurs du roi de Babylone. Il succombe… et nous aussi, chaque fois que nous faisons servir à notre propre gloire, ce que Dieu nous a confié pour la sienne. « Qu’as-tu, que tu n’aies reçu ? — demande 1 Corinthiens 4, 7 — Et si aussi tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu ? ». — « Je suis riche, et je me suis enrichi… », ce n’est rien d’autre que l’insupportable prétention de Laodicée (Apoc. 3, 17).