Année 3, 3 juin

Ésaïe 44, 1-13

Et maintenant écoute, Jacob, mon serviteur, et toi, Israël, que j’ai choisi. Ainsi dit l’Éternel, qui t’a fait et formé dès la matrice, celui qui t’aide : Ne crains pas, mon serviteur Jacob, et toi, Jeshurun, que j’ai choisi. Car je verserai de l’eau sur celui qui a soif, et des ruisseaux d’eau sur la terre sèche ; je verserai mon Esprit sur ta semence, et ma bénédiction sur ceux qui sortent de toi ; et ils germeront parmi l’herbe, comme les saules auprès des courants d’eau. Celui-ci dira : Moi, je suis à l’Éternel ; et celui-là s’appellera du nom de Jacob ; et celui-là écrira de sa main : Je suis à l’Éternel, et se nommera du nom d’Israël.

Ainsi dit l’Éternel, le roi d’Israël, et son rédempteur, l’Éternel des armées : Je suis le premier, et je suis le dernier ; et hors moi il n’y a pas de Dieu. Et qui, comme moi, appellera, — et qui le déclarera, et l’arrangera pour moi, depuis que j’ai établi le peuple ancien ? Qu’ils leur déclarent les choses qui arriveront et celles qui viendront. N’ayez pas peur, et ne craignez pas. Ne te l’ai-je pas, dès ce temps-là, fait entendre et déclaré ? et vous m’en êtes les témoins. Y a-t-il un +Dieu hors moi ? Il n’y a pas de rocher, je n’en connais point.

Ceux qui forment une image taillée sont tous un néant, et leurs choses désirables ne sont d’aucun profit ; et ils en sont eux-mêmes les témoins : ils ne voient pas, et ils ne connaissent pas, afin qu’ils soient honteux. Qui a formé un *dieu, ou fondu une image, qui n’est d’aucun profit ? Voici, tous ses compagnons seront honteux, et les ouvriers ne sont que des hommes. Qu’ils s’assemblent tous, qu’ils se tiennent là ! Qu’ils aient peur, qu’ils aient honte ensemble ! L’ouvrier en fer [a] un ciseau, et il travaille avec des charbons ; il forme l’image avec des marteaux, et la travaille avec son bras vigoureux ; mais il a faim et il n’a pas de force ; il n’a pas bu d’eau, et il est las. Le sculpteur en bois étend un cordeau ; il trace sa forme avec de la craie rouge, il la fait avec des outils tranchants, et la trace avec un compas, et la fait selon la figure d’un homme, selon la beauté de l’homme, pour qu’elle demeure dans la maison.


Ces chapitres nous reportent au commencement de l’histoire d’Israël. L’Éternel avait formé et séparé ce peuple pour Lui-même (chap. 43, 21 et 44, 2). Ils étaient à Lui, et Lui à eux (v. 5). Il leur avait ensuite donné la loi, qui commençait ainsi : « Je suis l’Éternel ton Dieu… tu n’auras point d’autres dieux devant ma face… Tu ne te feras point d’image taillée… » (Exo. 20, 1-4). L’histoire du peuple nous apprend à quel point ces commandements ont été transgressés. Mais l’idolâtrie n’est pas le péché exclusif d’Israël, ni des peuples païens (1 Cor. 10, 14). En faisant l’inventaire des objets que nous possédons — et celui de nos pensées secrètes — peut-être découvrirons-nous plus d’une idole solidement installée. C’est pour cette raison que l’Esprit de Dieu est si souvent attristé, et la bénédiction retenue (comp. v. 3). — Méditons encore les deux dernières expressions de notre lecture, au sujet de l’idole. Elle est faite « selon la beauté de l’homme » (comp. chap. 1, 6). Ce dernier se complaît en lui-même, honorant et servant la créature plutôt que Celui qui l’a créée (Rom. 1, 25). En second lieu, elle est faite « pour qu’elle demeure dans la maison » (v. 13). Nous avons à veiller sur notre cœur, ce « lieu secret » de Deutéronome 27, 15, mais aussi sur notre maison.