Année 3, 17 juin

Ésaïe 53, 1-12

Qui a cru à ce que nous avons fait entendre, et à qui le bras de l’Éternel a-t-il été révélé ? Il montera devant lui comme un rejeton, et comme une racine [sortant] d’une terre aride. Il n’a ni forme, ni éclat ; quand nous le voyons, il n’y a point d’apparence [en lui] pour nous le faire désirer. Il est méprisé et délaissé des hommes, homme de douleurs, et sachant ce que c’est que la langueur, et comme quelqu’un de qui on cache sa face ; il est méprisé, et nous n’avons eu pour lui aucune estime.

Certainement, lui, a porté nos langueurs, et s’est chargé de nos douleurs ; et nous, nous l’avons estimé battu, frappé de Dieu, et affligé ; mais il a été blessé pour nos transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités ; le châtiment de notre paix a été sur lui, et par ses meurtrissures nous sommes guéris. Nous avons tous été errants comme des brebis, nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin, et l’Éternel a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous. Il a été opprimé et affligé, et il n’a pas ouvert sa bouche. Il a été amené comme un agneau à la boucherie, et a été comme une brebis muette devant ceux qui la tondent ; et il n’a pas ouvert sa bouche. Il est ôté de l’angoisse et du jugement ; et sa génération, qui la racontera ? Car il a été retranché de la terre des vivants ; à cause de la transgression de mon peuple, lui, a été frappé. Et on lui donna son sépulcre avec les méchants ; mais il a été avec le riche dans sa mort, parce qu’il n’avait fait aucune violence, et qu’il n’y avait pas de fraude dans sa bouche. Mais il plut à l’Éternel de le meurtrir ; il l’a soumis à la souffrance. S’il livre son âme en sacrifice pour le péché, il verra une semence ; il prolongera ses jours, et le plaisir de l’Éternel prospérera en sa main. Il verra [du fruit] du travail de son âme, [et] sera satisfait. Par sa connaissance mon serviteur juste enseignera la justice à plusieurs, et lui, il portera leurs iniquités. C’est pourquoi je lui assignerai une part avec les grands, et il partagera le butin avec les forts, parce qu’il aura livré son âme à la mort, et qu’il aura été compté parmi les transgresseurs, et qu’il a porté le péché de plusieurs, et qu’il a intercédé pour les transgresseurs.


C’est la page mystérieuse que lisait dans son char l’intendant de Candace, reine des Éthiopiens. « Et, Philippe,… commençant par cette écriture, lui annonça Jésus (Act. 8, 27…). Là est aussi, pour nous, le commencement de toute connaissance : Jésus le Sauveur. Nous nous étions tournés chacun vers son propre chemin de désobéissance (v. 6). Mais l’Agneau de Dieu a suivi, pour nous sauver, le chemin de la parfaite obéissance et de l’entière soumission. Dans ce chemin, Il a été méprisé, délaissé, opprimé, affligé, enfin retranché par les hommes (v. 3, 7, 8). Mais Il a été blessé, meurtri, frappé, soumis à la souffrance, par Dieu Lui-même (v. 5, 10). Qui sondera jamais l’infini de cette expression : « Il plut à l’Éternel de le meurtrir » ? Nos langueurs et nos douleurs (v. 4), nos transgressions et nos iniquités (v. 5), notre péché sous toutes ses formes — des plus subtiles aux plus grossières — avec leurs terribles conséquences, tel a été le fardeau indiciblement lourd, dont s’est chargé cet « homme de douleurs ». — Ce fut là le travail de ton âme, bien-aimé Sauveur ! Mais, au-delà de la mort à laquelle tu t’es livré toi-même, tu goûtes dorénavant, et pour toujours, dans le fruit même de ta souffrance, l’inexprimable joie de l’amour satisfait (Héb. 12, 2).