Année 3, 24 juin

Ésaïe 61, 1-11

* L’Esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi, parce que l’Éternel m’a oint pour apporter de bonnes nouvelles aux débonnaires : il m’a envoyé pour panser ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers l’ouverture de la prison, pour proclamer l’année de la faveur de l’Éternel et le jour de la vengeance de notre Dieu, pour consoler tous ceux qui mènent deuil, pour mettre et donner à ceux de Sion qui mènent deuil l’ornement au lieu de la cendre, l’huile de joie au lieu du deuil, un vêtement de louange au lieu d’un esprit abattu, afin qu’ils soient appelés térébinthes de justice, le plant de l’Éternel pour qu’il soit glorifié.

Et ils bâtiront ce qui était ruiné dès longtemps, ils relèveront les désolations anciennes, et ils renouvelleront les villes ruinées, les lieux désolés de génération en génération. Et les étrangers se tiendront là et paîtront vos troupeaux, et les fils de l’étranger seront vos laboureurs et vos vignerons. Mais vous, vous serez appelés les sacrificateurs de l’Éternel ; on dira de vous : les serviteurs de notre Dieu. Vous mangerez des richesses des nations, et vous vous revêtirez de leur gloire. Au lieu de votre honte [vous aurez] le double ; au lieu d’être confondus, ils célébreront avec joie leur portion : c’est pourquoi, dans leur pays, ils posséderont le double, ils auront une joie éternelle. Car moi, l’Éternel, j’aime le juste jugement, je hais la rapine d’iniquité ; et je leur donnerai leur récompense avec vérité, et je ferai avec eux une alliance éternelle. Et leur semence sera connue parmi les nations, et leur postérité, au milieu des peuples ; tous ceux qui les verront les reconnaîtront, qu’ils sont la semence que l’Éternel a bénie.

Je me réjouirai avec joie en l’Éternel, mon âme s’égayera en mon Dieu ; car il m’a revêtu des vêtements du salut, il m’a couvert de la robe de la justice, comme un fiancé se pare de son turban et comme une fiancée s’orne de ses joyaux. Car, comme la terre produit son germe et comme un jardin fait germer ses semences, ainsi le Seigneur l’Éternel fera germer la justice et la louange devant toutes les nations.


Le début de ce chapitre est d’un intérêt tout particulier. C’est le passage qu’a choisi le Seigneur Jésus, lorsqu’Il s’est levé pour lire et méditer, dans la synagogue de Nazareth (Luc 4, 16-21). Mais remarquons un détail de la plus haute importance : Jésus a interrompu Sa lecture au milieu de la phrase, avant la mention du jour de la vengeance. Seule la première partie de Son ministère (celui de la grâce), était accomplie, « eux l’entendant ». Ce qui suit, c’est-à-dire le jugement, était suspendu, et l’est encore aujourd’hui. Là où notre texte ne comporte pas même une virgule, Dieu a intercalé déjà presque deux mille ans de patience. — Toutefois, cette vengeance n’est pas non plus le dernier mot de la phrase. Elle est suivie de consolation et de joie pour les fidèles du résidu. Comme Job à la fin, ils posséderont le double (v. 7), cette double fertilité déjà annoncée par le nom d’Éphraïm (Gen. 41, 52, note). « Ils auront une joie éternelle » (v. 7). — En réponse à ces promesses, la voix du résidu s’élève : « Je me réjouirai avec joie en l’Éternel, mon âme s’égayera en mon Dieu ; car il m’a revêtu des vêtements du salut, il m’a couvert de la robe de la justice… » (v. 10). Le chrétien aujourd’hui n’a-t-il pas les mêmes motifs, pour louer le Seigneur et se réjouir en Lui ?