Année 3, 27 juin

Ésaïe 63, 15-19 ; 64, 1-12

Regarde des cieux, et vois, de la demeure de ta sainteté et de ta magnificence ! Où sont ta jalousie et ta puissance, le frémissement de tes entrailles et de tes compassions ? Se retiennent-elles envers moi ? Car tu es notre père : si Abraham ne nous connaît pas, et si Israël nous ignore, toi, Éternel, tu es notre Père ; ton nom est : Notre rédempteur, de tout temps. Pourquoi nous as-tu fait errer, ô Éternel, loin de tes voies, [et] as-tu endurci notre cœur pour ne pas te craindre ? Retourne-toi, à cause de tes serviteurs, des tribus de ton héritage. Ton peuple saint ne l’a possédé que pour peu [de temps] ; nos ennemis ont foulé aux pieds ton sanctuaire. Nous sommes [comme ceux] sur lesquels tu n’as jamais dominé, qui ne sont pas appelés de ton nom.

Oh ! si tu fendais les cieux ! Si tu voulais descendre, [et] que devant toi les montagnes se fondissent, — [descendre] comme le feu brûle les broussailles, comme le feu fait bouillonner l’eau, pour faire connaître ton nom à tes ennemis, en sorte que les nations tremblassent devant toi ! Quand tu fis des choses terribles que nous n’attendions pas, tu descendis : devant toi les montagnes se fondirent. Et jamais on n’a entendu, [jamais] on n’a ouï de l’oreille, [jamais] l’œil n’a vu, hors toi, ô Dieu, ce que [Dieu] a préparé pour celui qui s’attend à lui. Tu viens à la rencontre de celui qui se réjouit à pratiquer la justice, [de ceux] qui se souviennent de toi dans tes voies ! Voici, tu as été courroucé, et nous avons péché ;… en tes voies est la perpétuité, et nous serons sauvés. Et tous, nous sommes devenus comme une chose impure, et toutes nos justices, comme un vêtement souillé ; et nous sommes tous fanés comme une feuille, et nos iniquités, comme le vent, nous emportent ; et il n’y a personne qui invoque ton nom, qui se réveille pour te saisir ! Car tu as caché ta face de nous, et tu nous as fait fondre par nos iniquités.

Or maintenant, Éternel, tu es notre père : nous sommes l’argile, tu es celui qui nous as formés, et nous sommes tous l’ouvrage de tes mains. Ne sois pas extrêmement courroucé, ô Éternel, et ne te souviens pas à toujours de l’iniquité. Voici, regarde : nous sommes tous ton peuple. Tes villes saintes sont devenues un désert ; Sion est un désert, Jérusalem, une désolation ; notre maison sainte et magnifique, où nos pères te louaient, est brûlée par le feu, et toutes nos choses désirables sont dévastées. Te retiendras-tu, Éternel, à la vue de ces choses ? Te tairas-tu, et nous affligeras-tu extrêmement ?


Les fidèles du résidu ont rappelé « les grands bienfaits » dont l’Éternel avait autrefois comblé Son peuple (chap. 63, 7). Ayant donné de telles preuves d’amour, pourrait-Il aujourd’hui les abandonner ? Ils font donc appel au cœur de ce Dieu secourable, qui est leur Père. « Regarde des cieux… ». Mais cela ne leur suffit pas. « Oh ! si tu fendais les cieux ! Si tu voulais descendre… », s’écrient-ils. C’est ce que Christ a fait une première fois pour notre salut. Mais Il redescendra plus tard, pour délivrer les siens éprouvés, en consumant leurs ennemis (Ps. 18, 9 ; 144, 5). — Le verset 6 compare « toutes nos justices » à un vêtement souillé. Nous comprenons cela de nos péchés. Mais de nos justices ? En vérité, il en est ainsi ! Tout ce que nous avons pu faire de bien et de juste, avant notre conversion, ressemble à des haillons, qui confirment notre misère au lieu de la cacher. Mais le Seigneur remplace ces vêtements souillés par les vêtements du salut et la robe de la justice (chap. 61, 10 ; Zach. 3, 1-5). — Formés comme l’argile sur le tour du potier (v. 8), nous n’avons rien à faire valoir quant à la vile poussière d’où nous avons été tirés (Ps. 100, 3). Seul compte le travail de l’ouvrier divin, s’appliquant à faire de nous « un vase à honneur »… (2 Tim. 2, 21).