Année 3, 28 juin

Ésaïe 65, 1-12

Je suis recherché de ceux qui ne s’enquéraient pas [de moi], je suis trouvé de ceux qui ne me cherchaient pas. J’ai dit : Me voici, me voici, à une nation qui n’était pas appelée de mon nom. J’ai étendu ma main tout le jour vers un peuple rebelle, qui marche dans une voie qui n’est pas bonne, après leurs propres pensées ; un peuple qui me provoque continuellement en face, qui sacrifie dans les jardins et brûle de l’encens sur des [autels de] briques ; qui habite les sépulcres et passe la nuit dans les lieux cachés ; qui mange la chair du porc, et le jus des choses impures est dans leurs vases ; qui dit : Tiens-toi loin, ne me touche pas, car je suis saint vis-à-vis de toi. Ceux-ci sont une fumée dans mes narines, un feu qui brûle tout le jour. Voici, cela est écrit devant moi ; je ne me tairai point, mais je rendrai, oui, je rendrai dans leur sein à la fois, dit l’Éternel, vos iniquités et les iniquités de vos pères, qui ont brûlé de l’encens sur les montagnes, et m’ont outragé sur les collines, — et je mesurerai dans leur sein leur œuvre passée.

Ainsi dit l’Éternel : Comme le moût est trouvé dans la grappe, et qu’on dit : Ne la détruis pas, car il y a une bénédiction en elle, ainsi je ferai à cause de mes serviteurs, pour ne pas détruire le tout. Et je ferai sortir de Jacob une semence, et de Juda un possesseur de mes montagnes, et mes élus posséderont le pays et mes serviteurs y demeureront. Et le Saron sera une demeure du menu bétail, et la vallée d’Acor, un lieu où couchera le gros bétail, pour mon peuple qui m’aura cherché. Mais vous qui abandonnez l’Éternel, vous qui oubliez ma montagne sainte, qui dressez une table pour Gad, et qui remplissez pour Meni [la coupe] de vin mixtionné, je vous ai aussi comptés pour l’épée, et vous vous courberez tous dans le carnage, parce que j’ai appelé et vous n’avez pas répondu, j’ai parlé et vous n’avez pas écouté, et parce que vous faites ce qui est mauvais à mes yeux, et que vous avez choisi ce en quoi je ne prends pas plaisir.


« Je suis trouvé de ceux qui ne me cherchaient pas… » — écrit Ésaïe en s’enhardissant tout à fait. C’est l’expression qu’emploie Paul, en citant aux Romains notre verset 1 (chap. 10, 20). Sous la dictée de l’Esprit, le prophète ouvre en effet clairement ici la porte aux nations, qui ne cherchaient pas Dieu, et n’étaient pas appelées de Son nom (chap. 49, 6). Déclaration hardie, pour ne pas dire révolutionnaire, aux oreilles des Israélites, si jaloux de leurs privilèges ! Elle faisait déjà partie de ces choses jamais entendues, mentionnées au chapitre précédent. — La confession et les supplications du pauvre résidu se terminaient par la question angoissée : « Te tairas-tu, et nous affligeras-tu extrêmement ? » (chap. 64, 12). Non, ce n’est jamais en vain qu’un cœur repentant se tourne vers le Seigneur (Ps. 51, 17). Chacun de nous le sait-il par expérience ? — Dieu ne se taira donc pas. Il prend la parole, et va la conserver pratiquement jusqu’à la fin du livre. Toutefois, avant de révéler ce qu’Il a préparé pour ceux qui s’attendent à Lui (Ses élus et Ses serviteurs : v. 9, 10 ; chap. 64, 4), il faut qu’Il prononce la condamnation définitive d’Israël, mais aussi de la masse du « peuple rebelle » et apostat.