Année 3, 11 juillet

Matthieu 6, 19-34

Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille gâtent, et où les voleurs percent et dérobent ; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où ni la teigne ni la rouille ne gâtent, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent ; car là où est ton trésor, là sera aussi ton cœur.

La lampe du corps, c’est l’œil ; si donc ton œil est simple, ton corps tout entier sera [plein de] lumière ; mais si ton œil est méchant, ton corps tout entier sera ténébreux ; si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes les ténèbres !

Nul ne peut servir deux maîtres ; car, ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre : vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. C’est pourquoi je vous dis : Ne soyez pas en souci pour votre vie, de ce que vous mangerez et de ce que vous boirez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus : la vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Regardez aux oiseaux du ciel : ils ne sèment, ni ne moissonnent, ni n’assemblent dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup mieux qu’eux ? Et qui d’entre vous, par le souci qu’il se donne, peut ajouter une coudée à sa taille ? Et pourquoi êtes-vous en souci du vêtement ? Étudiez les lis des champs, comment ils croissent : ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que, même Salomon dans toute sa gloire, n’était pas vêtu comme l’un d’eux. Et si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs qui est aujourd’hui, et qui demain est jetée dans le four, ne vous [vêtira-t-il] pas beaucoup plutôt, gens de petite foi ? Ne soyez donc pas en souci, disant : Que mangerons-nous ? ou que boirons-nous ? ou de quoi serons-nous vêtus ? car les nations recherchent toutes ces choses ; car votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses ; mais cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Ne soyez donc pas en souci pour le lendemain, car le lendemain sera en souci de lui-même : à chaque jour suffit sa peine.


L’œil simple est celui qui ne se porte que sur un seul objet. Cet objet, ce « trésor », pour le croyant, c’est Christ. Nous Le contemplons « à face découverte » dans la Parole, et cette vision illumine tout notre être intérieur (lire 2 Cor. 3, 18 et 4, 6, 7). Notre cœur ne peut pas se trouver à la fois dans le ciel et sur la terre. Chérir un trésor céleste, et en même temps amasser pour ici-bas, sont par conséquent deux choses absolument incompatibles. Tout comme il est impossible de servir plus d’un seul maître (v. 24). Sinon, les ordres reçus seraient souvent contradictoires. Mais en renonçant à Mammon (les richesses ; voir Luc 16, 13), ne va-t-on pas s’exposer à des privations, courir le risque de manquer du nécessaire pour le temps présent ? Le Seigneur prévient cette mauvaise excuse : « C’est pourquoi je vous dis : Ne soyez pas en souci… » (v. 25). Ouvrons les yeux, comme Jésus nous y invite. Observons, dans la création, les innombrables petits témoins de la touchante sollicitude et de la bonté du Père céleste : les fleurs, les oiseaux… (comp. Ps. 147, 9). — Non, Dieu ne sera jamais le débiteur de ceux qui feront passer Ses intérêts avant les leurs, de ceux qui Le choisiront (Luc 10, 42). Mais il faut commencer par là.