Année 3, 9 septembre

Jérémie 7, 1-20

* La parole qui vint à Jérémie de par l’Éternel, disant : Tiens-toi dans la porte de la maison de l’Éternel, et là, crie cette parole et dis : Écoutez la parole de l’Éternel, vous, tout Juda, qui entrez par ces portes pour vous prosterner devant l’Éternel. Ainsi dit l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël : Amendez vos voies et vos actions, et je vous ferai demeurer dans ce lieu. Ne mettez pas votre confiance en des paroles de mensonge, disant : C’est ici le temple de l’Éternel, le temple de l’Éternel, le temple de l’Éternel ! Mais si vous amendez réellement vos voies et vos actions, si vous faites réellement la justice entre un homme et son prochain, si vous n’opprimez pas l’étranger, l’orphelin et la veuve, et que vous ne versiez pas le sang innocent dans ce lieu, et que vous ne marchiez pas après d’autres dieux pour votre dommage, je vous ferai demeurer dans ce lieu, dans le pays que j’ai donné à vos pères, de siècle en siècle. Voici, vous vous confiez en des paroles de mensonge, qui ne profitent pas. Quoi ? voler, tuer, commettre adultère, jurer faussement, brûler de l’encens à Baal, marcher après d’autres dieux que vous ne connaissez pas !… et vous venez, et vous vous tenez devant moi dans cette maison qui est appelée de mon nom, et vous dites : Nous sommes délivrés pour faire toutes ces abominations. Cette maison qui est appelée de mon nom, est-elle une caverne de voleurs à vos yeux ? Moi aussi, voici, je l’ai vu, dit l’Éternel. Car allez à mon lieu qui était à Silo, où j’ai fait demeurer mon nom au commencement, et regardez ce que je lui ai fait, à cause de l’iniquité de mon peuple Israël. Et maintenant, parce que vous avez fait toutes ces actions, dit l’Éternel, et que je vous ai parlé, me levant de bonne heure et parlant, et que vous n’avez pas écouté, et que je vous ai appelés et que vous n’avez pas répondu, je ferai à cette maison qui est appelée de mon nom, en laquelle vous avez mis votre confiance, et au lieu que je vous ai donné, à vous et à vos pères, comme j’ai fait à Silo ; et je vous chasserai de devant ma face, comme j’ai chassé tous vos frères, toute la semence d’Éphraïm. Et toi, ne prie pas pour ce peuple, et ne fais monter pour eux ni cri ni prière ; et n’insiste pas auprès de moi, car je ne t’écouterai pas.

Ne vois-tu pas ce qu’ils font dans les villes de Juda, et dans les rues de Jérusalem ? Les fils ramassent le bois, et les pères allument le feu, et les femmes pétrissent la pâte pour faire des gâteaux à la reine des cieux, et pour répandre des libations à d’autres dieux, afin de me provoquer à colère. Est-ce moi qu’ils provoquent à colère ? dit l’Éternel. N’est-ce pas eux-mêmes, à la honte de leur visage ? C’est pourquoi, ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Voici, ma colère et ma fureur vont être versées sur ce lieu-ci, sur l’homme et sur la bête, sur l’arbre des champs et sur le fruit de la terre ; et elles s’embraseront et ne s’éteindront pas.


L’Éternel envoie Jérémie à la porte du temple, pour y prononcer un discours sévère. Car malgré son état de rébellion, le peuple de Jérusalem se vantait bruyamment de posséder « le temple de l’Éternel », et continuait d’y pratiquer un culte de pure forme. Quelle inconséquence ! Ce qui faisait la valeur de ce temple, n’était-ce pas Celui qui l’habitait (Matt. 23, 21) ? Or ils Le reniaient par leurs actions méchantes, dont le verset 9 nous donne une liste affreuse. Ils foulaient aux pieds presque toute la loi de Dieu, tout en ne craignant pas de se tenir devant Lui dans Sa maison (v. 10). Ils faisaient de celle-ci une caverne de voleurs (v. 11, cité par le Seigneur), et la souillaient de leurs abominations (v. 10). La chrétienté professante offre aujourd’hui le même double tableau : respect des formes extérieures, mais tragique absence de vie intérieure (Apoc. 3, 1). Et chacun de nous, s’il ne veille pas, est exposé à ce danger : se contenter des formes de la piété, et en renier la puissance… qui est l’amour pour le Seigneur (2 Tim. 3, 5). Dieu veut de la réalité dans nos vies. C’est L’outrager, que de faire état de relations avec Lui quand on ne s’est pas d’abord séparé du mal. — Longtemps, l’Éternel a parlé, et le peuple a refusé d’écouter. À présent, c’est Lui qui refuse d’entendre, même la prière du prophète (v. 16).