Année 3, 8 septembre

Jérémie 6, 16-30

Ainsi dit l’Éternel : Tenez-vous sur les chemins, et regardez, et enquérez-vous touchant les sentiers anciens, quelle est la bonne voie ; et marchez-y, et vous trouverez du repos pour vos âmes. Mais ils ont dit : Nous n’y marcherons pas. J’ai aussi établi sur vous des sentinelles : soyez attentifs à la voix de la trompette. Mais ils ont dit : Nous n’y serons pas attentifs. C’est pourquoi, écoutez, nations ; et toi, assemblée, sache ce qui est au milieu d’eux. Écoute, terre : Voici, je fais venir un mal sur ce peuple, le fruit de leurs pensées ; car ils n’ont pas été attentifs à mes paroles, et ma loi, ils l’ont rejetée. À quoi me sert que l’encens vienne de Sheba, et le doux roseau du pays lointain ? Vos holocaustes ne me sont pas agréables, et vos sacrifices ne me plaisent pas. C’est pourquoi, ainsi dit l’Éternel : Voici, je mets devant ce peuple des pierres d’achoppement, et les pères et les fils ensemble trébucheront contre elles, le voisin et son compagnon périront. Ainsi dit l’Éternel : Voici, un peuple vient du pays du nord, et une grande nation se réveille des extrémités de la terre. Ils saisissent l’arc et le javelot ; ils sont cruels, et ils n’ont pas de compassion ; leur voix bruit comme la mer, et ils sont montés sur des chevaux, préparés comme un homme pour la guerre, contre toi, fille de Sion. Nous en avons entendu la rumeur ; nos mains sont devenues lâches, la détresse nous a saisis, l’angoisse comme celle d’une femme qui enfante. Ne sortez pas dans les champs, et n’allez point par le chemin ; car l’épée de l’ennemi, la terreur est partout.

Fille de mon peuple, ceins-toi d’un sac, et roule-toi dans la cendre ; mène deuil comme pour un fils unique, [fais] une lamentation amère, car le dévastateur est venu subitement sur nous.

Je t’ai établi comme un essayeur au milieu de mon peuple, une forteresse, afin que tu connaisses et que tu éprouves leur voie. Ils sont tous des rebelles entre les rebelles ; ils marchent dans la calomnie ; ils sont de l’airain et du fer ; ils sont tous des corrupteurs. Le soufflet brûle, le plomb est consumé par le feu, on affine, on affine en vain : les mauvais n’ont point été ôtés. On les nommera : Argent réprouvé ; car l’Éternel les a rejetés.


Peu à peu, le prophète a changé de ton. Aux accents de l’amour divin succèdent ceux de la colère. L’Éternel s’apprête à « visiter » Son peuple en jugement (v. 6, 15 ; És. 10, 3). Il se servira d’un ennemi venant du nord (v. 22), comme le prédisait le chaudron fumant du chapitre 1, prêt à déverser son contenu redoutable et à inonder le pays d’Israël. Mais un nouvel appel de grâce s’intercale entre ces châtiments. Écoutons-le ; il s’adresse à chacun : « Tenez-vous sur les chemins, et regardez, et enquérez-vous touchant les sentiers anciens, quelle est la bonne voie ; et marchez-y et vous trouverez le repos pour vos âmes » (v. 16 ; 7, 23). Ces anciens sentiers de fidélité et de séparation du monde ne sont pas les plus faciles ; on y marche parfois tout seul. Mais ce sont les sûrs chemins d’autrefois, tracés et éprouvés par ceux qui nous ont devancés, des « sentiers de force où le bonheur abonde, où tout est paix malgré l’aride lieu ». Refusons les chemins plus larges et plus agréables qui s’offrent à nous. Recherchons avec soin cette « bonne voie », ces « sentiers de justice » (Ps. 23, 3) et de vérité, dans notre « guide » qui est la Parole de Dieu. Et marchons-y !