Année 3, 29 septembre

Jérémie 24, 1-10

* L’Éternel me fit voir [une vision], et voici deux paniers de figues, posés devant le temple de l’Éternel, après que Nebucadretsar, roi de Babylone, eut transporté de Jérusalem Jéconias, fils de Jehoïakim, roi de Juda, et les princes de Juda, et les charpentiers, et les forgerons, et qu’il les eut emmenés à Babylone. L’un des paniers avait de très bonnes figues, comme les figues de la première saison ; et l’autre panier avait de très mauvaises figues qu’on ne pouvait manger, tant elles étaient mauvaises. Et l’Éternel me dit : Que vois-tu, Jérémie ? Et je dis : Des figues ; les bonnes figues, très bonnes, et les mauvaises, très mauvaises, qui ne peuvent être mangées, tant elles sont mauvaises.

Et la parole de l’Éternel vint à moi, disant : Ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Comme [tu vois] ces bonnes figues, ainsi je me souviendrai, en bien, des transportés de Juda, que j’ai envoyés hors de ce lieu au pays des Chaldéens ; et je mettrai mes yeux sur eux pour [leur] bien, et je les ferai retourner dans ce pays ; et je les bâtirai et je ne les renverserai pas, et je les planterai, et je ne les arracherai pas. Et je leur donnerai un cœur pour me connaître, car moi je suis l’Éternel ; et ils seront mon peuple, et moi je serai leur Dieu ; car ils retourneront à moi de tout leur cœur. Et comme les figues mauvaises qu’on ne peut manger, tant elles sont mauvaises,… oui, ainsi dit l’Éternel, tels je rendrai Sédécias, le roi de Juda, et ses princes, et le reste de Jérusalem, qui sont de reste dans ce pays, et ceux qui habitent dans le pays d’Égypte ; et je les livrerai pour être chassés çà et là par tous les royaumes de la terre, pour leur malheur, pour être en opprobre et en proverbe, un objet de raillerie et de malédiction, dans tous les lieux où je les chasserai ; et j’enverrai contre eux l’épée, la famine, et la peste, jusqu’à ce qu’ils soient consumés de dessus la terre que je leur ai donnée, à eux et à leurs pères.


La vision du chapitre 24 se situe à un moment où Nebucadnetsar a déjà transporté à Babylone une partie de Juda avec son roi Jéconias (ou Conia ; chap. 22, 24). Deux paniers de figues apparaissent au prophète. Les premières sont splendides, excellentes ; les autres affreuses et immangeables. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les mauvaises figues sont l’image des habitants de Juda demeurés dans le pays, tandis que celles qui sont très bonnes représentent les « transportés ». L’Éternel fera prospérer et ramènera ces derniers, au temps fixé. Bien que pénible, cet arrachement à leur pays et à leurs habitudes, est conforme à la volonté de Dieu, et tournera à leur profit. — Parmi les promesses qui leur sont faites, la plus précieuse est certainement celle du verset 7 : « Je leur donnerai un cœur pour me connaître ». C’est par le cœur, et non par l’intelligence, que l’homme apprend à connaître Dieu. — Remarquons qu’il n’y a pas de troisième panier. D’une manière générale, il n’existe pas de position intermédiaire, devant Dieu. Et parmi les hommes aujourd’hui, Il ne peut reconnaître de même que des vivants et des morts, des « enfants de lumière » et des « enfants de colère » (Éph. 2, 3 ; 5, 8). De quel côté nous trouvons-nous ?