Année 3, 28 septembre

Jérémie 23, 16-40

Ainsi dit l’Éternel des armées : N’écoutez pas les paroles des prophètes qui vous prophétisent ; ils vous entraînent à des choses vaines, ils disent la vision de leur cœur, non [celle qui sort] de la bouche de l’Éternel. Ils disent continuellement à ceux qui me méprisent : L’Éternel dit : Vous aurez la paix. Et à tous ceux qui marchent dans l’obstination de leur cœur ils disent : Il ne viendra point de mal sur vous. Car qui s’est tenu dans le conseil secret de l’Éternel, en sorte qu’il ait vu et entendu sa parole ? Qui a été attentif à sa parole, et a écouté ? Voici, une tempête de l’Éternel, la fureur, est sortie ; et une tempête tourbillonnante fondra sur la tête des méchants. La colère de l’Éternel ne retournera pas jusqu’à ce qu’il ait exécuté et accompli les pensées de son cœur. À la fin des jours vous le comprendrez avec intelligence. Je n’ai pas envoyé ces prophètes, et ils ont couru ; je ne leur ai pas parlé, et ils ont prophétisé ; mais, s’ils s’étaient tenus dans mon conseil secret et avaient fait entendre mes paroles à mon peuple, ils les auraient détournés de leur mauvaise voie et de l’iniquité de leurs actions. Suis-je un Dieu de près, dit l’Éternel, et non un Dieu de loin ? Un homme se cachera-t-il dans quelque cachette où je ne le voie pas ? dit l’Éternel. N’est-ce pas moi qui remplis les cieux et la terre ? dit l’Éternel. J’ai entendu ce que les prophètes disent, prophétisant le mensonge en mon nom, disant : J’ai eu un songe, j’ai eu un songe ! Jusques à quand [cela] sera-t-il dans le cœur des prophètes qui prophétisent le mensonge et qui sont des prophètes de la tromperie de leur cœur, qui pensent faire oublier mon nom à mon peuple par leurs songes que chacun raconte à son compagnon, comme leurs pères ont oublié mon nom pour Baal ? Que le prophète qui a un songe récite le songe, et que celui qui a ma parole énonce ma parole en vérité. Qu’est-ce que la paille à côté du froment ? dit l’Éternel. Ma parole n’est-elle pas comme un feu, dit l’Éternel, et comme un marteau qui brise le roc ?

C’est pourquoi, voici, dit l’Éternel, j’en veux aux prophètes qui volent mes paroles chacun à son prochain. Voici, dit l’Éternel, j’en veux aux prophètes qui usent de leur langue, et disent : Il dit. Voici, dit l’Éternel, j’en veux à ceux qui prophétisent des songes faux, et qui les récitent, et font errer mon peuple par leurs mensonges et par leurs vanteries ; et moi je ne les ai pas envoyés, et je ne leur ai pas donné de commandement ; et ils ne profiteront de rien à ce peuple, dit l’Éternel. Et si ce peuple, ou un prophète, ou un sacrificateur, t’interroge, disant : Quel est l’oracle de l’Éternel ? tu leur diras : Quel oracle ? Je vous abandonnerai, dit l’Éternel. Et quant au prophète, et au sacrificateur, et au peuple qui dit : Oracle de l’Éternel, — je punirai cet homme-là et sa maison. Ainsi vous direz, chacun à son compagnon et chacun à son frère : Qu’a répondu l’Éternel, et qu’a dit l’Éternel ? Et vous ne ferez plus mention de l’oracle de l’Éternel, car la parole de chacun lui sera pour oracle ; car vous avez perverti les paroles du Dieu vivant, de l’Éternel des armées, notre Dieu. Ainsi tu diras au prophète : Que t’a répondu l’Éternel, et que t’a dit l’Éternel ? Et si vous dites : Oracle de l’Éternel ; — à cause de cela, ainsi dit l’Éternel : Parce que vous dites cette parole : Oracle de l’Éternel, et que j’ai envoyé vers vous, disant : Ne dites pas : Oracle de l’Éternel ; — à cause de cela, voici, je vous oublierai entièrement, et je vous rejetterai loin de ma face, vous et la ville que j’ai donnée à vous et à vos pères ; et je ferai venir sur vous un opprobre éternel, et une éternelle confusion, et elle ne sera point oubliée.


Parmi les mauvais bergers d’Israël, les prophètes étaient particulièrement coupables. Ils avaient bercé le peuple de la folle illusion que, malgré ses péchés, tout irait pour le mieux. Ils étaient menteurs. Ils avaient couru… sans que l’Éternel les envoie, parlé, mais pas comme oracles de Dieu (Jér. 23, 21, 38 ; 1 Pier. 4, 11). Une grande activité religieuse est loin d’être toujours la preuve et le résultat d’un bon état spirituel. Pour le chrétien maintenant, comme pour le prophète autrefois, il n’existe qu’une seule règle pour courir et pour parler : se tenir d’abord « dans le conseil secret de l’Éternel » (v. 18, 22), autrement dit dans la communion du Seigneur, pour connaître et faire Sa volonté. — Au verset 23, une question est posée : « Suis-je un Dieu de près, dit l’Éternel, et non un Dieu de loin ? ». « Le Seigneur est proche », peut nous répondre l’apôtre (Phil. 4, 5). Chacun de nous en a-t-il fait l’expérience ? La Parole de Dieu est un feu (v. 29). De la même manière que la flamme d’un chalumeau permet d’ôter les scories du métal, elle s’emploie à purifier notre âme, en consumant les impuretés qui la souillent et qui l’étouffent (Prov. 25, 4). Elle est la « force motrice » du croyant, comme le foyer sous la chaudière (chap. 20, 9). Mais elle est aussi d’abord ce marteau, seul capable de briser une volonté rebelle.