Année 3, 3 octobre

Jérémie 27, 1-11

* Au commencement du règne de Jehoïakim, fils de Josias, roi de Juda, cette parole vint de par l’Éternel à Jérémie, disant : Ainsi me dit l’Éternel : Fais-toi des liens et des jougs, et mets-les sur ton cou ; et envoie-les au roi d’Édom, et au roi de Moab, et au roi des fils d’Ammon, et au roi de Tyr, et au roi de Sidon, par la main des messagers qui sont venus à Jérusalem vers Sédécias, roi de Juda ; et commande-leur, pour leurs seigneurs, disant : Ainsi dit l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël : Vous direz ainsi à vos seigneurs : Moi, j’ai fait la terre, l’homme et la bête qui sont sur la face de la terre, par ma grande puissance et par mon bras étendu, et je les ai donnés à qui il était bon à mes yeux. Et maintenant j’ai livré tous ces pays en la main de Nebucadnetsar, roi de Babylone, mon serviteur, et je lui ai aussi donné les bêtes des champs pour le servir. Et toutes les nations le serviront, lui, et son fils et le fils de son fils, jusqu’à ce que vienne le temps de son pays aussi, et que plusieurs nations et de grands rois l’asservissent. Et il arrivera que la nation ou le royaume qui ne le servira pas, lui, Nebucadnetsar, roi de Babylone, et qui n’aura pas mis son cou sous le joug du roi de Babylone, je visiterai cette nation, dit l’Éternel, par l’épée, et par la famine, et par la peste, jusqu’à ce que je les aie consumés par sa main. Et vous, n’écoutez pas vos prophètes, et vos devins, et vos songeurs, et vos pronostiqueurs, et vos magiciens, qui vous parlent, disant : Vous ne servirez point le roi de Babylone. Car ils vous prophétisent le mensonge, pour vous faire aller loin de votre terre, et pour que je vous jette dehors, et que vous périssiez. Et la nation qui mettra son cou sous le joug du roi de Babylone et le servira, je la laisserai dans sa terre, dit l’Éternel, et elle la labourera et y demeurera.


Ce chapitre et les suivants nous transportent à présent sous le règne final de Sédécias. Celui-ci paraît avoir comploté avec ces cinq voisins : les rois d’Édom, de Moab, d’Ammon, de Tyr et de Sidon, pour résister à Nebucadnetsar. Et sans doute est-ce pour mettre sur pied cette alliance, que les délégués de ces nations se réunissent à Jérusalem (v. 3). Jérémie est chargé par l’Éternel de remettre à chacun de ces diplomates un présent pour le moins original, fabriqué à son intention : il s’agit de jougs et de liens, qui précisément symbolisent la domination du roi de Babylone dont ces peuples comptaient se libérer. Nous pouvons imaginer avec quels sentiments les cinq négociateurs ont accueilli cet humiliant cadeau. — L’orgueil, sous différentes formes, est encore de nos jours le grand principe qui gouverne les états modernes (comme aussi les individus). Mais au-dessus de leurs intrigues ambitieuses, Dieu conduit les destinées du monde. C’est à Lui que le chrétien s’attend, et non aux incertitudes de la politique des hommes (Dan. 4, 17). — Dieu, qui mettait de côté Israël, confiait dorénavant le pouvoir universel à Nebucadnetsar, qu’Il appelle Son serviteur.