Année 3, 2 octobre

Jérémie 26, 12-24

Et Jérémie parla à tous les princes et à tout le peuple, disant : L’Éternel m’a envoyé pour prophétiser contre cette maison et contre cette ville toutes les paroles que vous avez entendues. Et maintenant, amendez vos voies et vos actions, et écoutez la voix de l’Éternel, votre Dieu, et l’Éternel se repentira du mal qu’il a prononcé contre vous. Pour moi, me voici entre vos mains ; faites-moi comme il est bon et droit à vos yeux. Seulement, sachez bien que, si vous me faites mourir, vous mettrez du sang innocent sur vous, et sur cette ville, et sur ses habitants ; car en vérité l’Éternel m’a envoyé vers vous pour prononcer à vos oreilles toutes ces paroles.

Et les princes et tout le peuple dirent aux sacrificateurs et aux prophètes : Cet homme ne mérite pas la mort ; car il nous a parlé au nom de l’Éternel, notre Dieu. Et quelques hommes des anciens du pays se levèrent, et parlèrent à toute la congrégation du peuple, disant : Michée, le Morashtite, prophétisait dans les jours d’Ézéchias, roi de Juda, et a parlé à tout le peuple de Juda, disant : Ainsi dit l’Éternel des armées : Sion sera labourée comme un champ, et Jérusalem sera des monceaux de pierres, et la montagne de la maison, les lieux hauts d’une forêt. Ézéchias, le roi de Juda, avec tout Juda, le fit-il donc mourir ? Ne craignit-il pas l’Éternel, et n’implora-t-il pas l’Éternel, de sorte que l’Éternel se repentit du mal qu’il avait prononcé contre eux ? Et nous ferions un grand mal contre nos âmes. — Il y avait aussi un homme qui prophétisait au nom de l’Éternel, Urie, fils de Shemahia, de Kiriath-Jéarim ; et il prophétisait contre cette ville et contre ce pays, selon toutes les paroles de Jérémie ; et le roi Jehoïakim, et tous ses hommes forts et tous les princes, entendirent ses paroles, et le roi chercha à le faire mourir ; mais Urie l’apprit, et eut peur, et s’enfuit, et alla en Égypte. Et le roi Jehoïakim envoya des hommes en Égypte, Elnathan, fils d’Acbor, et des hommes avec lui, en Égypte ; et ils firent sortir d’Égypte Urie, et l’amenèrent au roi Jehoïakim, et il le frappa avec l’épée, et jeta son cadavre dans les sépulcres des fils du peuple. — Toutefois la main d’Akhikam, fils de Shaphan, fut avec Jérémie, afin qu’on ne le livrât point aux mains du peuple pour le faire mourir.


Le fidèle témoin de l’Éternel n’est pas troublé par sa condamnation à mort, ni par la présence de tous ces gens hostiles assemblés contre lui. Il les exhorte encore une fois fermement à se repentir. Après quoi, sans crainte, il se remet entre leurs mains. Loin de s’attendrir sur son propre sort, c’est encore au peuple qu’il pense, et à la terrible responsabilité que ce crime fera peser sur lui. En ceci, Jérémie fait penser à Étienne, intercédant pour ceux qui le lapidaient (Act. 7, 60), et tous deux nous rappellent le Seigneur Jésus (Luc 23, 28, 34). — L’intervention des princes et des anciens délivre ici l’homme de Dieu. Mais ils auraient dû faire un pas de plus : craindre et implorer l’Éternel, comme Ézéchias précisément (v. 19). Il ne suffit pas de savoir citer un bel exemple, encore faut-il l’imiter. — Voyez comme la foule est influençable et versatile. Au verset 8, « tout le peuple » avait suivi les sacrificateurs pour s’écrier : « Tu mourras certainement ». Mais, au verset 16, ce même peuple est de l’avis des princes pour dire : « Cet homme ne mérite pas la mort ». — L’histoire d’Urie, poursuivi et frappé par Jehoïakim, confirme le triste portrait qui nous a été fait de ce roi. Il est prompt à verser le sang innocent (chap. 22, 17).