Année 3, 5 octobre

Jérémie 28, 1-17

Et il arriva, en cette même année, au commencement du règne de Sédécias, roi de Juda, en la quatrième année, au cinquième mois, que Hanania, fils d’Azzur, le prophète, qui était de Gabaon, me parla dans la maison de l’Éternel, aux yeux des sacrificateurs et de tout le peuple, disant : Ainsi a parlé l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël, disant : J’ai brisé le joug du roi de Babylone. Encore deux années, et je ferai revenir en ce lieu tous les ustensiles de la maison de l’Éternel que Nebucadnetsar, roi de Babylone, a pris de ce lieu et a transportés à Babylone ; et Jéconias, fils de Jehoïakim, roi de Juda, et tous les transportés de Juda qui sont allés à Babylone, je les ramènerai dans ce lieu, dit l’Éternel ; car je briserai le joug du roi de Babylone.

Et Jérémie le prophète parla à Hanania, le prophète, aux yeux des sacrificateurs et aux yeux de tout le peuple, qui se tenaient dans la maison de l’Éternel. Et Jérémie le prophète dit : Amen ! Qu’ainsi fasse l’Éternel ! Que l’Éternel confirme tes paroles, que tu as prophétisées, pour faire revenir de Babylone en ce lieu les ustensiles de la maison de l’Éternel et tous les captifs ! Toutefois, écoute, je te prie, cette parole que je prononce à tes oreilles et aux oreilles de tout le peuple : Les prophètes qui ont été avant moi et avant toi, d’ancienneté, ont aussi prophétisé, touchant plusieurs pays et touchant de grands royaumes, la guerre, et le malheur, et la peste ; le prophète qui prophétise la paix, quand la parole de ce prophète arrivera, on saura que c’est un prophète que l’Éternel a véritablement envoyé.

Et Hanania le prophète prit le joug de dessus le cou de Jérémie le prophète, et le brisa. Et Hanania parla aux yeux de tout le peuple, disant : Ainsi dit l’Éternel : Encore deux années, et je briserai ainsi le joug de Nebucadnetsar, roi de Babylone, de dessus le cou de toutes les nations. Et Jérémie le prophète s’en alla son chemin.

Et la parole de l’Éternel vint à Jérémie, après que Hanania le prophète eut brisé le joug de dessus le cou de Jérémie le prophète, disant : Va, et parle à Hanania, disant : Ainsi dit l’Éternel : Tu as brisé les jougs de bois, et tu as fait à leur place des jougs de fer. Car ainsi dit l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël : J’ai mis un joug de fer sur le cou de toutes ces nations, afin qu’elles servent Nebucadnetsar, roi de Babylone ; et elles le serviront ; et je lui ai aussi donné les bêtes des champs.

Et Jérémie le prophète dit à Hanania le prophète : Écoute, Hanania ! L’Éternel ne t’a point envoyé ; mais tu as fait que ce peuple s’est confié au mensonge. C’est pourquoi, ainsi dit l’Éternel : Voici, je te renvoie de dessus la face de la terre ; tu mourras cette année, car tu as parlé de révolte contre l’Éternel. Et Hanania le prophète mourut cette année-là, au septième mois.


Une nouvelle scène se déroule dans le temple en présence des sacrificateurs et de tout le peuple. Jérémie s’y trouve, avec sur son cou l’un des jougs qu’il avait fabriqués. Il le porte, comme la ceinture du chapitre 13, en témoignage à tout Jérusalem. Et voici que l’homme de Dieu est publiquement pris à partie par le prophète Hanania, dont la parole arrogante et mensongère contredit absolument ce que lui ne cesse d’annoncer. La belle réponse de Jérémie est empreinte à la fois d’amour, de vérité et de sagesse. Certes, ce n’est pas de gaieté de cœur qu’il annonce les désastres qui vont fondre sur le peuple qu’il aime. Tout son désir serait qu’Hanania puisse avoir raison (v. 6). Mais il ne peut changer un mot à la parole de l’Éternel. Il leur dit la vérité, si pénible qu’elle soit. Admirons enfin la sagesse du verset 9. Ce qui prouve qu’une prophétie est vraie, c’est son accomplissement. Dieu se chargera, le moment venu, de montrer qui a eu raison. En attendant, Jérémie ne s’irrite pas et ne s’acharne pas à les convaincre. Il les laisse et s’en va (comp. Jean 8, 59 et 12, 36). Telle est toujours la façon la plus sage de mettre fin à une vaine discussion (Prov. 17, 14). — Le jugement annoncé ne tarde pas à tomber sur Hanania (v. 15-17 ; lire Deut. 18, 20-22).