Année 3, 6 octobre

Jérémie 29, 1-14

* Et ce sont ici les paroles de la lettre que Jérémie le prophète envoya de Jérusalem au reste des anciens de la captivité, et aux sacrificateurs, et aux prophètes, et à tout le peuple que Nebucadnetsar avait transportés de Jérusalem à Babylone (après que furent sortis de Jérusalem le roi Jéconias, et la reine, et les eunuques, les princes de Juda et de Jérusalem, et les charpentiers et les forgerons), par la main d’Elhasça, fils de Shaphan, et de Guemaria, fils de Hilkija, que Sédécias, roi de Juda, envoyait à Babylone vers Nebucadnetsar, roi de Babylone, disant :

Ainsi dit l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël, à tous les captifs que j’ai transportés de Jérusalem à Babylone : Bâtissez des maisons et habitez-y ; plantez des jardins et mangez-en les fruits ; prenez des femmes et engendrez des fils et des filles, et prenez des femmes pour vos fils, et donnez vos filles à des maris, et qu’elles enfantent des fils et des filles ; et multipliez-vous là et ne diminuez pas. Et cherchez la paix de la ville où je vous ai transportés, et priez l’Éternel pour elle ; car dans sa paix sera votre paix.

Car ainsi dit l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël : Que vos prophètes qui sont au milieu de vous, et vos devins, ne vous séduisent point, et n’écoutez pas vos songes que vous vous plaisez à songer ; car c’est avec mensonge qu’ils vous prophétisent en mon nom ; je ne les ai pas envoyés, dit l’Éternel. Car ainsi dit l’Éternel : Lorsque soixante-dix ans seront accomplis pour Babylone, je vous visiterai, et j’accomplirai envers vous ma bonne parole, pour vous faire revenir en ce lieu. Car moi je connais les pensées que je pense à votre égard, dit l’Éternel, pensées de paix et non de mal, pour vous donner un avenir et une espérance. Et vous m’invoquerez, et vous irez, et me supplierez, et je vous écouterai ; et vous me chercherez, et vous me trouverez, car vous me rechercherez de tout votre cœur, et je me ferai trouver à vous, dit l’Éternel ; et je rétablirai vos captifs, et je vous rassemblerai d’entre toutes les nations et de tous les lieux où je vous aurai chassés, dit l’Éternel, et je vous ferai retourner au lieu d’où je vous ai transportés.


Jérémie a confié à deux voyageurs une lettre pour Babylone. Elle est destinée à ceux, de toutes les classes du peuple, qui avaient déjà été transportés sous le règne précédent. Le ton de cette lettre est tout différent de celui que prend le prophète quand il s’adresse au peuple resté à Jérusalem. À eux, il peut exprimer, de la part de l’Éternel, des « pensées de paix et non de mal », des consolations, des encouragements et de touchantes promesses. — De même qu’Israël à Babylone, le chrétien est un étranger sur la terre. Sa bourgeoisie est dans les cieux (Phil. 3, 20). Il attend l’accomplissement de la promesse, qui l’introduira dans sa vraie patrie. La « bonne parole » de Dieu lui garantit « un avenir et une espérance » (v. 10, 11). Toutefois, elle ne fixe pas, comme à ces transportés, le moment exact où cette bienheureuse espérance se réalisera. Le Seigneur désire, en effet, que nous L’attendions continuellement. Et, jusqu’à l’heureux moment de Son retour, rappelons-nous que nous avons aussi des devoirs vis-à-vis de notre ville ou de notre village (v. 7) : procurer la paix (comp. Matt. 5, 9), penser au vrai bien des âmes, et prier pour ceux avec lesquels nous vivons.