Année 3, 7 octobre

Jérémie 29, 15-32

Si vous dites : L’Éternel nous a suscité des prophètes à Babylone ! Oui, ainsi dit l’Éternel touchant le roi qui est assis sur le trône de David, et touchant tout le peuple qui habite dans cette ville, vos frères qui ne sont pas allés avec vous en captivité ; — ainsi dit l’Éternel des armées : Voici, j’envoie contre eux l’épée, la famine, et la peste, et je les ferai devenir comme ces figues affreuses qu’on ne peut manger tant elles sont mauvaises. Et je les poursuivrai avec l’épée, avec la famine et avec la peste ; et je les livrerai pour être chassés çà et là par tous les royaumes de la terre, — [et] à l’exécration, et à la désolation, et au sifflement, et à l’opprobre, dans toutes les nations où je les chasserai ; parce que, dit l’Éternel, ils n’ont point écouté mes paroles quand je leur ai envoyé mes serviteurs les prophètes, me levant de bonne heure et [les] envoyant ; et vous n’avez point écouté, dit l’Éternel.

Mais vous, tous les captifs que j’ai renvoyés de Jérusalem à Babylone, écoutez la parole de l’Éternel ! Ainsi dit l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël, touchant Achab, fils de Kolaïa, et touchant Sédécias, fils de Maascéïa, qui vous prophétisent le mensonge en mon nom : Voici, je les livre en la main de Nebucadretsar, roi de Babylone, et il les frappera devant vos yeux ; et on se servira d’eux comme d’une malédiction parmi tous les transportés de Juda qui sont à Babylone, disant : L’Éternel te rende comme Sédécias et Achab, que le roi de Babylone a grillés au feu, — parce qu’ils ont commis l’infamie en Israël, et ont commis adultère avec les femmes de leur prochain, et ont dit en mon nom des paroles de mensonge que je ne leur avais pas commandées ; et moi, je le sais, et j’en suis témoin, dit l’Éternel.

Et parle à Shemahia, le Nékhélamite, disant : Ainsi parle l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël, disant : Parce que tu as envoyé en ton nom des lettres à tout le peuple qui est à Jérusalem, et à Sophonie, fils de Maascéïa, le sacrificateur, et à tous les sacrificateurs, disant : L’Éternel t’a établi sacrificateur à la place de Jehoïada, le sacrificateur, pour qu’il y ait des intendants dans la maison de l’Éternel pour tout homme qui fait l’inspiré et qui prophétise, afin que tu le mettes au bloc et au carcan ; et maintenant, pourquoi n’as-tu pas repris Jérémie, l’Anathothite, qui vous prophétise ? parce qu’il a envoyé vers nous à Babylone, disant : Ce sera long ; bâtissez des maisons, et habitez-y ; plantez des jardins, et mangez-en les fruits. — Et Sophonie le sacrificateur lut cette lettre aux oreilles de Jérémie le prophète. Et la parole de l’Éternel vint à Jérémie, disant : Mande à tous ceux de la transportation, disant : Ainsi dit l’Éternel touchant Shemahia, le Nékhélamite : Parce que Shemahia vous a prophétisé, et que moi je ne l’ai pas envoyé, et qu’il vous a fait vous confier au mensonge ; à cause de cela, ainsi dit l’Éternel : Voici, je punirai Shemahia, le Nékhélamite, et sa semence ; il n’aura pas un homme qui habite parmi ce peuple, et il ne verra point le bien que je fais à mon peuple, car il a parlé de révolte contre l’Éternel.


La funeste activité des faux prophètes ne se limitait pas à Jérusalem et à Juda. À Babylone même, parmi le peuple transporté, quelques-uns d’entre eux propageaient « des paroles de mensonge » (v. 23). Dans sa lettre, Jérémie met les « captifs » en garde contre eux, et annonce l’horrible fin de deux de ces méchants hommes, Sédécias et Achab. Un troisième, Shemahia, avait écrit de Babylone au peuple resté à Jérusalem, pour le pousser à la révolte contre l’Éternel (fin du v. 32). Et même, dans une de ses lettres, il n’avait pas hésité à désigner un nouveau sacrificateur, sur lequel il comptait pour s’emparer de Jérémie. Mais, comme ce dernier l’écrit lui-même ailleurs : « Qui est-ce qui dit une chose, et elle arrive, quand le Seigneur ne l’a point commandée ? » (Lam. 3, 37). Shemahia aussi doit entendre la sentence de l’Éternel contre lui. — Que de fois, dans leurs épîtres inspirées, d’autres serviteurs de Dieu seront contraints de dénoncer de faux docteurs et de mauvais ouvriers (voir par exemple Gal. 1, 7 ; Phil. 3, 2 ; 2 Pier. 2, 1 ; 1 Jean 2, 18 ; Jude 3, 4…). Enfants de Dieu, notre sécurité consiste à bien connaître la voix du bon Berger (Jean 10, 4, 5). Nous ne risquerons pas alors de la confondre avec une autre voix.