Année 3, 13 octobre

Jérémie 32, 16-28, 36-44

Et après avoir donné à Baruc, fils de Nérija, la lettre d’achat, je priai l’Éternel, disant : Ah, Seigneur Éternel ! voici, tu as fait les cieux et la terre par ta grande puissance, et par ton bras étendu ; aucune chose n’est trop difficile pour toi. Tu uses de bonté envers des milliers [de générations], et tu rétribueras l’iniquité des pères dans le sein de leurs fils après eux, toi, le *Dieu grand et fort (l’Éternel des armées est son nom), grand en conseil et abondant en œuvres, dont les yeux sont ouverts sur toutes les voies des fils des hommes, pour rendre à chacun selon ses voies et selon le fruit de ses actions ; toi qui as fait des signes et des prodiges jusqu’à ce jour dans le pays d’Égypte, et en Israël, et parmi les hommes, et qui t’es fait un nom tel qu’il est aujourd’hui. Et tu as fait sortir ton peuple Israël du pays d’Égypte, avec des signes et avec des prodiges, et à main forte et à bras étendu, et par une grande frayeur ; et tu leur as donné ce pays, que tu avais juré à leurs pères de leur donner, un pays ruisselant de lait et de miel ; et ils y sont entrés, et l’ont possédé ; mais ils n’ont point écouté ta voix, et n’ont pas marché dans ta loi ; et tout ce que tu leur avais commandé de faire ils ne l’ont pas fait, de sorte que tu leur as fait rencontrer tout ce mal. Voici, les terrasses sont venues jusqu’à la ville, pour la prendre ; et la ville est livrée par l’épée, et par la famine, et par la peste, en la main des Chaldéens qui combattent contre elle ; et ce que tu as dit est arrivé ; et voici, tu le vois ! Et toi, Seigneur Éternel ! tu m’as dit : Achète-toi le champ à prix d’argent, et fais-le attester par des témoins ;… et la ville est livrée en la main des Chaldéens !

Et la parole de l’Éternel vint à Jérémie, disant : Voici, je suis l’Éternel, le Dieu de toute chair ; quelque chose est-il trop difficile pour moi ? C’est pourquoi, ainsi dit l’Éternel : Voici, je livre cette ville en la main des Chaldéens, et en la main de Nebucadretsar, roi de Babylone ; et il la prendra.

Et maintenant, à cause de cela, l’Éternel, le Dieu d’Israël, dit ainsi touchant cette ville dont vous dites qu’elle est livrée en la main du roi de Babylone par l’épée, et par la famine, et par la peste : Voici, je les rassemblerai de tous les pays où je les ai chassés dans ma colère, et dans ma fureur, et dans [mon] grand courroux ; et je les ferai retourner en ce lieu ; et je les ferai habiter en sécurité ; et ils seront mon peuple, et moi je serai leur Dieu ; et je leur donnerai un seul cœur, et une seule voie, pour me craindre tous les jours, pour leur bien et [le bien] de leurs fils après eux ; et je ferai avec eux une alliance éternelle, que je ne me retirerai point d’auprès d’eux, pour leur faire du bien ; et je mettrai ma crainte dans leur cœur, pour qu’ils ne se retirent pas de moi. Et je me réjouirai en eux pour leur faire du bien, et je les planterai dans ce pays, en vérité, de tout mon cœur et de toute mon âme. Car ainsi dit l’Éternel : Comme j’ai fait venir sur ce peuple tout ce grand mal, ainsi je ferai venir sur eux tout le bien que j’ai prononcé à leur égard. Et on achètera des champs dans ce pays dont vous dites qu’il est une désolation, de sorte qu’il n’y a ni homme, ni bête ; il est livré en la main des Chaldéens. On achètera des champs à prix d’argent, et on en écrira les lettres, et on les scellera, et on les fera attester par des témoins dans le pays de Benjamin, et aux environs de Jérusalem, et dans les villes de Juda, et dans les villes de la montagne, et dans les villes du pays plat, et dans les villes du midi ; car je rétablirai leurs captifs, dit l’Éternel.


Encore aujourd’hui, lorsque quelqu’un achète un terrain ou une maison, un certain nombre de formalités doivent être remplies devant le notaire et les autorités. Après quoi, le nouvel acquéreur reçoit une pièce officielle prouvant sa qualité de propriétaire. Jérémie conservera soigneusement les lettres attestant que le champ lui appartient (v. 14). Par la Parole de Sa grâce, Dieu garantit à Ses enfants « un héritage avec tous les sanctifiés » (Act. 20, 32). Et nous pouvons affirmer, comme Paul : « Je suis persuadé qu’il a la puissance de garder ce que je lui ai confié, jusqu’à ce jour-là » (2 Tim. 1, 12). Cette fin du royaume de Juda ressemble d’ailleurs, à bien des égards, aux jours de la seconde épître à Timothée. Au milieu de la ruine, Jérémie, seul et prisonnier comme l’apôtre, sait qui il a cru. Sa prière monte vers l’Éternel (v. 16-25). Il met en contraste la détresse actuelle avec les bénédictions d’autrefois. Mais il connaît la grande puissance du Seigneur (v. 17), Sa bonté (v. 18), et la grandeur de Son conseil (v. 19 ; comp. 2 Tim. 1, 7). « Aucune chose n’est trop difficile pour toi », peut-il dire. C’est ce que, dans sa belle réponse, Dieu lui confirme — et nous confirme (v. 27 ; comp. Matt. 19, 26).