Année 3, 24 octobre

Jérémie 40, 1-10

* La parole qui vint à Jérémie de par l’Éternel, après que Nebuzaradan, chef des gardes, l’eut renvoyé de Rama, quand il l’eut pris, et qu’il était lié de chaînes au milieu de tous les captifs de Jérusalem et de Juda qu’on transportait à Babylone.

Et le chef des gardes prit Jérémie, et lui dit : L’Éternel, ton Dieu, avait prononcé ce mal sur ce lieu-ci. Et l’Éternel l’a fait venir, et a fait comme il avait dit, car vous avez péché contre l’Éternel, et vous n’avez pas écouté sa voix ; et cette chose vous est arrivée. Et maintenant, voici, aujourd’hui je te délivre des chaînes qui sont à tes mains. S’il est bon à tes yeux de venir avec moi à Babylone, viens, et j’aurai les yeux sur toi ; mais, s’il est mauvais à tes yeux de venir avec moi à Babylone, ne viens pas. Regarde, toute la terre est devant toi : va où il est bon et droit à tes yeux d’aller. Et comme encore il ne répondait pas, [Nebuzaradan lui dit] : Retourne-t’en vers Guedalia, fils d’Akhikam, fils de Shaphan, que le roi de Babylone a établi sur les villes de Juda, et demeure avec lui au milieu du peuple, ou va partout où il sera bon à tes yeux d’aller. Et le chef des gardes lui donna des provisions et un présent, et le renvoya. Et Jérémie vint vers Guedalia, fils d’Akhikam, à Mitspa, et habita avec lui parmi le peuple qui était de reste dans le pays.

Et tous les chefs des forces qui étaient dans la campagne, eux et leurs hommes, apprirent que le roi de Babylone avait établi Guedalia, fils d’Akhikam, sur le pays, et qu’il lui avait commis les hommes, et les femmes, et les enfants, et les pauvres du pays d’entre ceux qui n’avaient pas été transportés à Babylone ; et ils vinrent vers Guedalia à Mitspa, savoir Ismaël, fils de Nethania, et Jokhanan et Jonathan, les fils de Karéakh, et Seraïa, fils de Thanhumeth, et les fils d’Éphaï, le Netophathite, et Jezania, fils d’un Maacathien, eux et leurs hommes. Et Guedalia, fils d’Akhikam, fils de Shaphan, leur jura, à eux et à leurs hommes, disant : Ne craignez pas de servir les Chaldéens ; habitez dans le pays et servez le roi de Babylone, et vous vous en trouverez bien. Et pour moi, voici, j’habite à Mitspa, pour me tenir là devant les Chaldéens qui viendront vers nous ; et vous, récoltez du vin, et des fruits d’été, et de l’huile, et mettez-les dans vos vases, et habitez dans vos villes dont vous avez pris possession.


Qu’est devenu Jérémie, au milieu de ces événements ? Resté dans la cour de la prison « jusqu’au jour où Jérusalem fut prise » (chap. 38, 28), il a été enchaîné au milieu de tous les autres captifs, et il a fait partie, jusqu’à Rama, du lugubre cortège des déportés conduits en exil. Cependant Nebuzaradan, le chef des gardes chargé des prisonniers, a reçu du roi de Babylone lui-même des instructions bienveillantes au sujet de Jérémie. Non seulement il ne doit lui être fait aucun mal, mais le prophète est invité à décider lui-même de son sort. Ira-t-il à Babylone, où se trouvent les « bonnes figues » du chapitre 24, ces transportés que l’Éternel a promis de protéger et de faire prospérer ? Ou restera-t-il avec ces pauvres du pays, qui sont laissés en Judée ? Malgré la liberté qui lui est laissée, le prophète s’abstient de choisir lui-même (v. 5), en quoi il nous donne une nouvelle leçon de dépendance. Ce n’est pas son bien-être qui est en question, mais le désir de se trouver à l’endroit où Dieu veut le placer pour Son service. Sans direction spéciale d’en haut, il laisse le chef des gardes choisir à sa place, et reconnaît, dans le conseil qui lui est donné, la volonté de l’Éternel.