Année 3, 25 octobre

Jérémie 40, 11-16 ; 41, 1-10

Et aussi tous les Juifs qui étaient en Moab, et parmi les fils d’Ammon, et en Édom, ou qui étaient dans tous les pays, entendirent que le roi de Babylone avait accordé un reste à Juda, et qu’il avait établi sur eux Guedalia, fils d’Akhikam, fils de Shaphan ; alors tous les Juifs retournèrent de tous les lieux où ils avaient été chassés, et vinrent dans le pays de Juda, vers Guedalia, à Mitspa, et récoltèrent du vin et des fruits d’été en grande abondance.

Mais Jokhanan, fils de Karéakh, et tous les chefs des forces qui étaient dans la campagne, vinrent vers Guedalia, à Mitspa, et lui dirent : Sais-tu bien que Baalis, roi des fils d’Ammon, a envoyé Ismaël, fils de Nethania, pour te frapper à mort ? Mais Guedalia, fils d’Akhikam, ne les crut point. Et Jokhanan, fils de Karéakh, parla en secret à Guedalia, à Mitspa, disant : Que j’aille, je te prie, et je frapperai Ismaël, fils de Nethania, et personne ne le saura ; pourquoi te frapperait-il à mort, et tous ceux de Juda qui se sont rassemblés vers toi seraient-ils dispersés, et le reste de Juda périrait-il ? Et Guedalia, fils d’Akhikam, dit à Jokhanan, fils de Karéakh : Ne fais pas cette chose-là, car c’est un mensonge que tu dis à l’égard d’Ismaël.

Et il arriva, au septième mois, qu’Ismaël, fils de Nethania, fils d’Élishama, de la semence royale et [l’un] d’entre les grands du roi, et dix hommes avec lui, vinrent vers Guedalia, fils d’Akhikam, à Mitspa ; et ils mangèrent là du pain ensemble à Mitspa. Et Ismaël, fils de Nethania, se leva, et les dix hommes qui étaient avec lui, et ils frappèrent avec l’épée Guedalia, fils d’Akhikam, fils de Shaphan : et il le fit mourir, lui que le roi de Babylone avait établi sur le pays. Et Ismaël frappa tous les Juifs qui étaient avec Guedalia à Mitspa, et les Chaldéens qui se trouvaient là, les hommes de guerre.

Et il arriva, le second jour après qu’on eut fait mourir Guedalia, et personne ne le savait, que des hommes vinrent de Sichem, de Silo et de Samarie, quatre-vingts hommes, la barbe rasée et les vêtements déchirés, et qui s’étaient fait des incisions, et avaient dans leur main une offrande et de l’encens, pour les porter dans la maison de l’Éternel. Et Ismaël, fils de Nethania, sortit de Mitspa à leur rencontre, s’en allant et pleurant ; et il arriva que, lorsqu’il les eut atteints, il leur dit : Venez vers Guedalia, fils d’Akhikam ! Et il arriva que, quand ils furent entrés jusqu’au milieu de la ville, Ismaël, fils de Nethania (lui et les hommes qui étaient avec lui), les égorgea [et les jeta] au milieu d’une fosse. Et il se trouva parmi eux dix hommes qui dirent à Ismaël : Ne nous fais pas mourir, car nous avons des choses cachées dans la campagne, du froment, et de l’orge, et de l’huile, et du miel. Et il s’abstint, et ne les fit pas mourir parmi leurs frères. Et la fosse où Ismaël jeta tous les cadavres des hommes qu’il tua à côté de Guedalia est celle que le roi Asa avait faite à cause de Baësha, roi d’Israël ; c’est celle-là qu’Ismaël, fils de Nethania, remplit de gens tués. Et Ismaël emmena captif tout le reste du peuple qui était à Mitspa, les filles du roi, et tous ceux du peuple qui étaient demeurés de reste à Mitspa, que Nebuzaradan, chef des gardes, avait commis à Guedalia, fils d’Akhikam : Ismaël, fils de Nethania, les emmena captifs, et s’en alla pour passer vers les fils d’Ammon.


Avec la destruction de Jérusalem et la captivité de son dernier roi, Nebucadnetsar a supprimé toute possibilité de révolte dans le royaume de Juda. Il y a pourtant maintenu un certain nombre d’habitants, parmi les plus pauvres, afin de ne pas laisser le pays à l’abandon, et a placé à leur tête Guedalia, un gouverneur qui a la faveur de tous. Pendant ce temps, nous voyons l’Éternel veiller, en grâce, sur ces réchappés de la transportation, en faisant prospérer leurs récoltes (v. 12 ; comp. Prov. 30, 25). — Hélas ! cette période favorable ne dure pas. Dieu, qui connaît les cœurs, permet de nouveaux événements tragiques, afin de manifester leur état. Sous la figure du roi des fils d’Ammon (v. 14), réapparaît un vieil ennemi d’Israël, qu’on pouvait croire anéanti. Mais il existe toujours, et ses méchantes dispositions n’ont pas changé ; la faiblesse du peuple est maintenant pour lui l’occasion de les montrer. Ainsi en est-il de Satan, notre grand adversaire. Il ne désarme jamais, et cherche toujours à profiter de ce qui a affaibli notre résistance (fatigue, paresse, manque de vigilance…). — Avec l’appui de Baalis, Ismaël, jaloux sans doute de l’autorité de Guedalia, organise un complot pour l’assassiner lâchement, ainsi que les Juifs qui sont avec lui à Mitspa.