Année 3, 29 octobre

Jérémie 44, 1-10

* La parole qui vint à Jérémie pour tous les Juifs qui habitaient dans le pays d’Égypte, qui habitaient à Migdol, et à Takhpanès, et à Noph, et dans le pays de Pathros, disant : Ainsi dit l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël : Vous avez vu tout le mal que j’ai fait venir sur Jérusalem et sur toutes les villes de Juda ; et voici, elles sont aujourd’hui un désert, et personne n’y habite, à cause de l’iniquité qu’ils ont commise pour me provoquer à colère, en allant brûler de l’encens pour servir d’autres dieux, qu’ils n’ont pas connus, eux, ni vous, ni vos pères. Et je vous ai envoyé tous mes serviteurs les prophètes, me levant de bonne heure et [les] envoyant, disant : Ne faites point cette chose abominable que je hais. Et ils n’ont pas écouté, et n’ont pas incliné leur oreille pour se détourner de leur iniquité, afin de ne pas brûler de l’encens à d’autres dieux ; alors ma fureur et ma colère ont été versées [sur eux], et ont brûlé dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem ; et elles sont devenues un désert, une désolation, comme [il paraît] aujourd’hui. Et maintenant, ainsi dit l’Éternel, le Dieu des armées, le Dieu d’Israël : Pourquoi faites-vous un grand mal contre vos âmes, pour vous faire retrancher du milieu de Juda, homme et femme, enfant et celui qui tette, en sorte qu’il ne vous demeure aucun reste ; en me provoquant par les œuvres de vos mains, en brûlant de l’encens à d’autres dieux dans le pays d’Égypte où vous êtes venus pour y séjourner, en sorte que vous soyez retranchés, et que vous deveniez une malédiction et un opprobre parmi toutes les nations de la terre ? Avez-vous oublié les iniquités de vos pères, et les iniquités des rois de Juda, et les iniquités de leurs femmes, et vos iniquités, et les iniquités de vos femmes, commises dans le pays de Juda et dans les rues de Jérusalem ? Ils ne se sont pas humiliés jusqu’à ce jour, et ils n’ont pas eu de crainte, et ils n’ont pas marché dans ma loi et dans mes statuts, que j’ai mis devant vous et devant vos pères.


« Qu’as-tu affaire d’aller en Égypte pour boire les eaux du Shikhor ? » avait demandé l’Éternel, au début de ce livre (chap. 2, 18). Et Il savait bien pour quelle raison Il ne voulait pas de ce voyage en Égypte (comp. Deut. 17, 16). L’affreuse idolâtrie de Juda, en particulier depuis le temps de son roi Manassé, avait été la cause des jugements qui venaient de les frapper. Or l’Égypte était, elle aussi, vouée aux idoles (qu’importe si elles portaient des noms différents), et le peuple risquait de s’y corrompre encore davantage. Chose qui n’a pas manqué de se produire ! Nous pouvons être certains qu’en nous fermant un chemin, Dieu veut nous protéger contre des dangers que Lui connaît, même si, sur le moment, nous ne comprenons pas Ses motifs. En insistant, en agissant selon notre propre sagesse, nous ne pouvons donc que nous faire le plus grand tort à nous-mêmes. — « Pourquoi faites-vous un grand mal contre vos âmes ? », demande ici l’Éternel au peuple. Oui, ne le perdons pas de vue, c’est à nos âmes que nous causons du dommage, en n’accomplissant pas la volonté du Seigneur (Prov. 8, 36 ; Hab. 2, 10). — Gens de cou roide, malgré toutes les pénibles leçons reçues, ces Juifs ne s’étaient pas humiliés jusqu’à ce jour ; leur orgueil n’était pas brisé (v. 10 ; chap. 43, 2).