Année 3, 30 octobre

Jérémie 44, 11-23

C’est pourquoi, ainsi dit l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël : Voici, je mets ma face contre vous pour le mal, et pour retrancher tout Juda ! Et je prendrai le reste de Juda qui a tourné sa face pour aller dans le pays d’Égypte pour y séjourner ; et ils seront tous consumés ; ils tomberont dans le pays d’Égypte ; ils seront consumés par l’épée [et] par la famine, depuis le petit jusqu’au grand ; ils mourront par l’épée et par la famine, et ils seront une exécration, une désolation, et une malédiction, et un opprobre. Et je punirai ceux qui habitent dans le pays d’Égypte, comme j’ai puni Jérusalem par l’épée, par la famine, et par la peste ; et, du reste de Juda qui est venu dans le pays d’Égypte pour y séjourner, il n’y aura ni réchappé ni résidu pour retourner dans le pays de Juda, où ils avaient le désir de retourner pour y habiter ; car ils ne retourneront pas, sauf [quelques] réchappés.

Et tous les hommes qui savaient que leurs femmes brûlaient de l’encens à d’autres dieux, et toutes les femmes qui se tenaient là, un grand rassemblement, et tout le peuple qui demeurait dans le pays d’Égypte, à Pathros, répondirent à Jérémie, disant : Quant à la parole que tu nous as dite au nom de l’Éternel, nous ne t’écouterons pas ; mais nous ferons certainement toute parole qui est sortie de notre bouche, en brûlant de l’encens à la reine des cieux, et en lui faisant des libations, comme nous avons fait, nous et nos pères, nos rois et nos princes, dans les villes de Juda, et dans les rues de Jérusalem ; et nous étions rassasiés de pain, et nous étions à notre aise, et nous ne voyions pas de malheur. Mais depuis que nous avons cessé de brûler de l’encens à la reine des cieux et de lui faire des libations, nous manquons de tout, et nous sommes consumés par l’épée et par la famine. Et si nous avons brûlé de l’encens à la reine des cieux, et si nous lui avons fait des libations, est-ce sans nos maris que nous lui avons fait des gâteaux à son image, ou que nous lui avons fait des libations ?

Et Jérémie parla à tout le peuple, aux hommes et aux femmes, et à tout le peuple qui lui avait répondu [cette] parole, disant : Ne sont-ce pas ces encensements que vous avez faits dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem, vous et vos pères, vos rois et vos princes et le peuple du pays, que l’Éternel s’est rappelés, et qui lui sont montés au cœur ? Et l’Éternel ne put plus le supporter, à cause de l’iniquité de vos actions, [et] à cause des choses abominables que vous avez faites, et votre pays est devenu un désert, et une désolation, et une malédiction, de sorte qu’il n’y a pas d’habitant, comme [il paraît] aujourd’hui. Parce que vous avez brûlé de l’encens, et que vous avez péché contre l’Éternel, et que vous n’avez pas écouté la voix de l’Éternel, et n’avez point marché dans sa loi, ni dans ses statuts, ni dans ses témoignages, à cause de cela ce mal vous est arrivé, comme [il paraît] aujourd’hui.


Délibérément, le peuple choisit de servir les idoles, ainsi qu’avaient fait leurs pères, et il n’a pas honte de le déclarer. Il est en rébellion ouverte contre l’Éternel. Moralement, que de chemin a été parcouru depuis Josué 24, où Israël, monté d’Égypte en Canaan, suivait son conducteur pour prendre cet engagement : « Loin de nous que nous abandonnions l’Éternel pour servir d’autres dieux… nous servirons l’Éternel, car c’est lui qui est notre Dieu » (lire Jos. 24, 16, 18). Et, avec une entière mauvaise foi, ces Juifs attribuent leur misère actuelle au fait d’avoir cessé de vénérer « la reine des cieux » (comp. chap. 7, 18). Alors que l’Éternel les avait avertis que l’épée, la peste et la famine les attendaient en Égypte, au moment où ces malheurs surviennent, ils en prennent prétexte pour renouveler leurs sacrifices à ces idoles ! Combien de gens raisonnent de la même manière : Dieu ne m’a pas donné ce que je désirais ! Qu’à cela ne tienne ; je me tourne du côté du monde (dont l’Égypte est toujours l’image) ; lui ne me refusera rien. — Misérable cœur humain ! Ces versets nous apprennent aussi qu’il peut être simultanément sous l’emprise de l’incrédulité orgueilleuse, et de la plus ténébreuse superstition (2 Cor. 4, 4).