Année 3, 2 novembre

Jérémie 46, 20-28 ; 47, 1-7

L’Égypte est une très belle génisse : le taon vient, il vient du nord. Et ses mercenaires au milieu d’elle sont comme des veaux à l’engrais ; car eux aussi ont tourné le dos, ils se sont enfuis ensemble, ils n’ont pas tenu ferme ; car le jour de leur calamité, le temps de leur visitation, est venu sur eux. Sa voix sera comme celle du serpent ; car ils viendront en force, et ils viendront contre elle avec des haches, comme ceux qui coupent les arbres. Ils couperont sa forêt, dit l’Éternel, quoiqu’elle soit inexplorable, car ils sont plus nombreux que les sauterelles, et on ne peut les compter. Elle est honteuse, la fille de l’Égypte, elle est livrée en la main du peuple du nord. L’Éternel des armées, le Dieu d’Israël, dit : Voici, je vais punir l’Amon de No, et le Pharaon, et l’Égypte, et ses dieux, et ses rois, le Pharaon et ceux qui se confient en lui ; et je les livrerai en la main de ceux qui cherchent leur vie, et en la main de Nebucadretsar, roi de Babylone, et en la main de ses serviteurs ; et après cela elle sera habitée comme aux jours d’autrefois, dit l’Éternel.

Et toi, mon serviteur Jacob, ne crains point, et ne t’effraye pas, Israël ! car voici, je te sauve d’un [pays] lointain, et ta semence, du pays de leur captivité, et Jacob reviendra et sera tranquille et en repos, et il n’y aura personne qui l’effraye. Toi, mon serviteur Jacob, ne crains point, dit l’Éternel, car je suis avec toi ; car je détruirai entièrement toutes les nations où je t’ai chassé, mais je ne te détruirai pas entièrement, et je te corrigerai avec mesure, et je ne te tiendrai point pour innocent.

La parole de l’Éternel qui vint à Jérémie le prophète, contre les Philistins, avant que le Pharaon frappât Gaza.

Ainsi dit l’Éternel : Voici des eaux qui montent du nord, et elles sont comme un torrent qui déborde ; et elles déborderont sur le pays et tout ce qu’il contient, sur la ville et ceux qui y habitent. Et les hommes crieront, et tous les habitants du pays hurleront, au bruit retentissant des sabots de ses puissants [chevaux], au fracas de ses chars, au bruit tumultueux de ses roues. Les pères ne se retourneront pas vers leurs fils, à cause de la faiblesse de leurs mains, à cause du jour qui vient pour dévaster tous les Philistins, pour retrancher à Tyr et à Sidon quiconque resterait pour les secourir ; car l’Éternel dévaste les Philistins, le reste de l’île de Caphtor. Gaza est devenue chauve, Askalon est détruite [avec] le reste de leur plaine… Jusques à quand te feras-tu des incisions ? Ah ! épée de l’Éternel ! jusques à quand ne te tiendras-tu pas tranquille ? Rentre dans ton fourreau, donne-toi du repos, et tiens-toi tranquille. Comment te tiendrais-tu tranquille ? Car l’Éternel lui a donné un commandement. Contre Askalon, et contre le rivage de la mer, — là, il l’a assignée.


Au milieu de ces jugements contre les nations, l’Éternel prend soin d’intercaler une parole destinée à rassurer le futur résidu d’Israël. De la même manière, quand l’avenir s’assombrit pour le monde, l’enfant de Dieu est invité à ne pas craindre, et à se souvenir de son espérance (2 Thess. 2, 16, 17). — Dans le chapitre 47, c’est la Philistie qui est condamnée. Nous savons que cet ennemi traditionnel d’Israël était installé à l’intérieur des frontières, contrairement aux autres nations (Moab, Ammon, Édom…), dont il sera question dans les chapitres suivants. Si ce peuple a été parfois tributaire, en particulier sous le règne de David (2 Sam. 8, 1), cependant Israël, même du temps de ses plus puissants rois, n’a jamais pu lui arracher les villes (Gaza, Askalon…) qui faisaient partie de son territoire. Tirant leur origine de l’Égypte (Mitsraïm : Gen. 10, 6 note, 13, 14), les Philistins nous parlent des « professants » inconvertis de ce monde, qui prennent place, sans en avoir le droit, dans le pays de la bénédiction. Ils se réclament des privilèges chrétiens, sans avoir la vie qui y donne droit ; ils prétendent être des enfants de Dieu, tout en étant les ennemis de Son peuple et de la vérité. Nous devons les traiter pour ce qu’ils sont en réalité, et ne leur faire aucune concession.