Année 3, 1 novembre

Jérémie 46, 1-19

* * La parole de l’Éternel, qui vint à Jérémie le prophète, touchant les nations.

    Sur l’Égypte.

Touchant l’armée du Pharaon Neco, roi d’Égypte, qui était près du fleuve Euphrate, à Carkemish, laquelle Nebucadretsar, roi de Babylone, battit en la quatrième année de Jehoïakim, fils de Josias, roi de Juda.

Préparez l’écu et le bouclier, et approchez-vous du combat ! Attelez les chevaux, et montez, vous, cavaliers, et présentez-vous en casques ! Fourbissez les piques, revêtez les cottes de mailles !… Pourquoi les vois-je terrifiés, se retirant en arrière, et [pourquoi] leurs hommes forts sont-ils battus et fuient-ils sans se retourner ? L’épouvante de tous côtés, dit l’Éternel. Que l’homme léger à la course ne fuie pas, et que le fort n’échappe pas ! Au nord, près du fleuve Euphrate, ils ont bronché et sont tombés.

Qui est celui-ci qui monte comme le Nil, [et] dont les eaux s’agitent comme les fleuves ? C’est l’Égypte qui monte comme le Nil, et, comme les fleuves, ses eaux s’agitent. Et elle dit : Je monterai, je couvrirai le pays, je détruirai la ville et ceux qui y habitent. Montez, chevaux ! et précipitez-vous, chars ! et que les hommes forts sortent, Cush et Puth, qui manient le bouclier, et ceux de Lud, qui manient [et] bandent l’arc ! car ce jour est [le jour] du Seigneur, l’Éternel des armées, un jour de vengeance, pour se venger de ses ennemis. Et l’épée dévorera, et elle sera rassasiée et abondamment abreuvée de leur sang ; car il y a un sacrifice au Seigneur, l’Éternel des armées, dans le pays du nord, près du fleuve Euphrate. Monte à Galaad, et prends du baume, vierge, fille de l’Égypte ! En vain tu multiplies les remèdes, il n’y a point de guérison pour toi. Les nations ont entendu ta confusion, et ton cri a rempli la terre ; car l’homme fort a trébuché sur l’homme fort, ils sont tombés tous deux ensemble.

La parole que l’Éternel dit à Jérémie le prophète, touchant la venue de Nebucadretsar, roi de Babylone, pour frapper le pays d’Égypte : Annoncez en Égypte, et faites entendre à Migdol, et faites entendre à Noph et à Takhpanès ; dites : Tiens ferme et prépare-toi, car l’épée dévore tout autour de toi. Pourquoi tes hommes forts ont-ils été emportés ? Ils n’ont pas tenu ferme, car l’Éternel les a renversés. Il multiplie ceux qui bronchent ; même un homme est tombé sur son compagnon, et ils ont dit : Lève-toi, retournons vers notre peuple et au pays de notre naissance, de devant l’épée qui ravage. Ils ont crié là : Le Pharaon, roi d’Égypte, n’est qu’un bruit ; il a laissé passer le temps ! Je suis vivant, dit le Roi, l’Éternel des armées est son nom : Comme le Thabor entre les montagnes, et comme le Carmel sur la mer, ainsi il viendra ! Fais-toi un bagage de transporté, habitante, fille de l’Égypte, car Noph sera une désolation et sera dévastée, de sorte qu’il n’y aura pas d’habitant.


De même qu’Ésaïe dans ses chapitres 13 et suivants, Jérémie est maintenant amené à prophétiser au sujet des nations. La première est précisément l’Égypte, où le peuple a cru trouver un refuge. Image du monde idolâtre, de terribles jugements vont tomber sur elle. Et nous nous souvenons des déclarations du Nouveau Testament au sujet de ce monde qui s’en va (1 Jean 2, 17), de la figure de ce monde qui passe (1 Cor. 7, 31). — Le roi d’Égypte est l’objet d’une comparaison ironique et sévère : « Le Pharaon… n’est qu’un bruit » (v. 17). Un bruit peut effrayer un instant, mais qu’y a-t-il de plus fugace et de plus inutile ? Combien de grands, et de moins grands, personnages de ce monde, ne sont rien de plus qu’un « bruit » passager ! Les journaux de cette semaine leur consacrent des colonnes ; dans un mois ou dans un an, ils auront sombré dans l’oubli. — Une autre triste parole est ajoutée au sujet de ce Pharaon : Comme son lointain prédécesseur de l’Exode, qui avait endurci son cœur, cet homme « a laissé passer le temps » (comp. Jean 12, 35). Chers jeunes lecteurs, c’est là une pensée sérieuse. Le temps de vous convertir, le temps de servir le Seigneur ici-bas, le temps aussi de répondre à l’invitation de Luc 22, 19, ne les laissez point passer !