Année 3, 4 novembre

Jérémie 49, 1-22

    Sur les fils d’Ammon.

Ainsi dit l’Éternel : Israël n’a-t-il point de fils ? n’a-t-il point d’héritier ? Pourquoi leur roi a-t-il hérité de Gad, et son peuple demeure-t-il dans ses villes ? — C’est pourquoi, voici, des jours viennent, dit l’Éternel, et je ferai entendre dans Rabba des fils d’Ammon la clameur de la guerre, et elle sera un monceau de ruines, et ses villes seront brûlées par le feu, et Israël aura en héritage ceux qui étaient ses héritiers, dit l’Éternel. Hurle, Hesbon ! car Aï est dévastée. Criez, filles de Rabba, ceignez-vous de sacs, lamentez-vous, et courez çà et là entre les clôtures, car leur roi ira en captivité, ses sacrificateurs et ses princes ensemble. Pourquoi te glorifies-tu des vallées ? Ta vallée ruissellera, fille infidèle, qui te confies en tes trésors, [disant] : Qui viendra contre moi ? Voici, je fais venir, de tous tes alentours, la frayeur contre toi, dit le Seigneur, l’Éternel des armées ; et vous serez chassés chacun devant soi, et il n’y aura personne qui rassemble les fugitifs.

Et après cela, je rétablirai les captifs des fils d’Ammon, dit l’Éternel.

    Sur Édom.

Ainsi dit l’Éternel des armées : N’y a-t-il plus de sagesse dans Théman ? Le conseil des intelligents a-t-il péri ? leur sagesse est-elle perdue ? Fuyez, tournez le dos, habitez dans les lieux profonds, vous, habitants de Dedan, car je ferai venir sur Ésaü sa calamité, le temps où je le visiterai. Si des vendangeurs venaient chez toi, ne laisseraient-ils pas des grappillages ? si c’étaient des voleurs de nuit, ils ne détruiraient que ce qui leur suffirait. Mais moi, j’ai dépouillé Ésaü, j’ai découvert ses lieux secrets ; il ne peut se cacher. Sa semence est dévastée, et ses frères et ses voisins, et il n’est plus. Laisse tes orphelins, moi je les garderai en vie, et que tes veuves se confient en moi. Car ainsi dit l’Éternel : Voici, ceux dont le jugement n’était pas de boire la coupe, la boiront certainement ; et toi tu resterais entièrement impuni ? Tu ne resteras pas impuni, mais tu la boiras certainement. Car j’ai juré par moi-même, dit l’Éternel, que Botsra sera une désolation, un opprobre, un désert, et une malédiction, et que toutes ses villes seront des déserts perpétuels.

J’ai entendu une rumeur de par l’Éternel, et un ambassadeur a été envoyé parmi les nations : Assemblez-vous, et venez contre lui, et levez-vous pour la guerre. Car voici, je t’ai fait petit parmi les nations, méprisé parmi les hommes. Ta fierté, l’arrogance de ton cœur, t’a séduit, toi qui demeures dans les creux du rocher, [et] qui t’es emparé du haut de la colline. Quand tu élèverais ton nid comme l’aigle, je te ferai descendre de là, dit l’Éternel. Et Édom sera une désolation ; quiconque passera près de lui, sera étonné et sifflera à cause de toutes ses plaies. Comme dans la subversion de Sodome et de Gomorrhe et des villes voisines, dit l’Éternel, personne n’y habitera et aucun fils d’homme n’y séjournera. Voici, comme un lion, il monte de la crue du Jourdain contre la demeure forte ; car je les en chasserai précipitamment. Et qui est l’homme choisi, que je préposerai sur lui ? Car qui est comme moi, et qui m’assignera le temps, et qui sera le pasteur qui se tiendra devant moi ? C’est pourquoi, écoutez le conseil de l’Éternel, qu’il a formé contre Édom, et les pensées qu’il a pensées contre les habitants de Théman : Si les petits du troupeau ne les entraînent ! S’il ne rend désolée pour eux leur habitation ! Au bruit de leur chute la terre tremble ; il y a un cri ! le bruit en est entendu à la mer Rouge. Voici, il monte comme un aigle, et il vole, et il étend ses ailes sur Botsra ; et le cœur des hommes forts d’Édom sera en ce jour-là comme le cœur d’une femme en travail.


Les fils d’Ammon avaient lâchement profité de la transportation des dix tribus pour s’approprier le territoire de Gad, de l’autre côté du Jourdain. Par un juste retour des choses, après avoir indûment « hérité » d’Israël, ils deviendront son héritage (fin du v. 2). Nous avons vu hier Moab le moqueur devenir à son tour un objet de dérision (chap. 48, 26, 27), et il est remarquable de constater que les jugements que Dieu envoie sont souvent en rapport avec la faute commise envers autrui. De telles leçons, si nous savons les recevoir, nous permettront de mieux comprendre la portée de Matthieu 7, 2, 12, en nous incitant à ne pas faire aux autres ce que nous ne désirons pas qu’il nous soit fait. — Ce qui caractérise ici Édom, c’est son extrême arrogance. Niché comme l’aigle dans ses rochers escarpés et sauvages de la montagne de Séhir (v. 16), ce peuple se considérait comme invulnérable. Mais Dieu a su et saura de nouveau l’y trouver, pour l’en faire descendre, réduisant son repaire en désert perpétuel (v. 13, et Abd. 4). Contrairement à Moab et à Ammon, l’Éternel ne fait, en terminant, aucune promesse à Édom de rétablir ses captifs. « Il n’y aura pas de reste de la maison d’Ésaü » (Abd. 18 ; comp. chap. 48, 47 et 49, 6).