Année 3, 5 novembre

Jérémie 49, 23-39

    Sur Damas.

Hamath et Arpad sont honteuses, car elles ont entendu un bruit de malheur ; elles défaillent ; il y a une tourmente dans la mer, elle ne peut rester tranquille. Damas est devenue lâche, elle se tourne pour fuir, l’effroi l’a saisie ; la détresse et les angoisses se sont emparées d’elle comme d’une femme qui enfante. Dans quel abandonnement n’est-elle pas, la ville de la louange, la cité de mon délice ! Aussi ses jeunes gens sont tombés dans ses places et tous ses hommes de guerre sont détruits en ce jour, dit l’Éternel des armées. Et j’allumerai un feu dans les murs de Damas, et il dévorera les palais de Ben-Hadad.

Sur Kédar et sur les royaumes de Hatsor, que Nebucadretsar, roi de Babylone, frappa.

Ainsi dit l’Éternel : Levez-vous, montez contre Kédar, et détruisez les fils de l’orient. On prendra leurs tentes et leur menu bétail, on emmènera leurs tapis, et tous leurs bagages, et leurs chameaux ; et on leur criera : La terreur de tous côtés ! Fuyez, enfuyez-vous très loin, habitez dans les lieux profonds, vous, habitants de Hatsor, dit l’Éternel ; car Nebucadretsar, roi de Babylone, a formé un dessein contre vous, et il a conçu une pensée contre eux. Levez-vous, montez vers la nation qui jouit de la paix, qui habite en sécurité, dit l’Éternel ; elle n’a ni portes ni barres ; ils demeurent seuls. Et leurs chameaux seront un butin, et la multitude de leurs troupeaux sera une proie ; et je les disperserai à tout vent, ceux qui coupent les coins [de leur barbe], et je ferai venir de tous les côtés leur calamité, dit l’Éternel. Et Hatsor deviendra un repaire de chacals, une désolation à toujours ; personne n’y habitera et aucun fils d’homme n’y séjournera.

La parole de l’Éternel, qui vint à Jérémie le prophète, sur Élam, au commencement du règne de Sédécias, roi de Juda, disant :

Ainsi dit l’Éternel des armées : Voici, je briserai l’arc d’Élam, les prémices de sa force. Et je ferai venir contre Élam les quatre vents, des quatre bouts des cieux, et je les disperserai à tous ces vents ; et il n’y aura point de nation où ne viennent les fugitifs d’Élam. Et je ferai trembler les Élamites devant leurs ennemis et devant ceux qui cherchent leur vie ; et je ferai venir du mal sur eux, l’ardeur de ma colère, dit l’Éternel ; et j’enverrai après eux l’épée, jusqu’à ce que je les aie consumés. Et je mettrai mon trône en Élam, et j’en ferai périr le roi et les princes, dit l’Éternel.

Et il arrivera, à la fin des jours, que je rétablirai les captifs d’Élam, dit l’Éternel.


Après Édom, il s’agit d’abord de Damas, avec Hamath et Arpad, villes principales de la Syrie ; puis de Kédar et d’Hatsor, où habitaient des tribus nomades. C’est enfin la sentence contre Élam (la Perse), nation éloignée d’Israël, alors que toutes les autres étaient ses voisines. — Dieu est juste. Il a mesuré exactement le châtiment de chacun de ces peuples, et le proportionne aux privilèges reçus (Rom. 2, 6 ; Dan. 4, 35). Au chapitre 2, 10, 11, l’Éternel avait précisément comparé Israël à Kédar, peuplade ignorante mais restée au moins fidèle à ses faux dieux, alors que Son peuple s’était détourné du vrai Dieu. Combien Israël, instruit par la loi, était plus coupable ! Rappelons-nous — spécialement si nous sommes enfants de parents chrétiens — ce sérieux verset : « À quiconque il aura été beaucoup donné, il sera beaucoup redemandé » (Luc 12, 48). — Tous ces peuples devaient tomber, comme Juda, au pouvoir de Nebucadnetsar (v. 30), et devenir autant de provinces du grand empire babylonien. Il était donc vain et insensé, de la part des Juifs, de se tourner vers ces voisins, pour y chercher refuge et sécurité (Ps. 60, 11). Comment ceux-ci leur viendraient-ils en aide, eux qui ne pouvaient se délivrer eux-mêmes ?