Année 3, 6 novembre

Jérémie 50, 1-16

* La parole que l’Éternel dit sur Babylone, sur le pays des Chaldéens, par Jérémie le prophète :

Annoncez parmi les nations, et faites-le entendre, et élevez l’étendard ; faites-le entendre, ne le cachez pas ; dites : Babylone est prise, Bel est honteux ; Merodac est brisé ; ses idoles sont honteuses, ses images sont brisées. Car une nation est montée du nord contre elle ; elle a mis en désolation son pays, et il n’y aura plus là d’habitant : tant les hommes que les bêtes se sont enfuis, ils s’en sont allés.

En ces jours-là et en ce temps-là, dit l’Éternel, les fils d’Israël viendront, eux et les fils de Juda ensemble ; ils iront, marchant et pleurant, et ils chercheront l’Éternel leur Dieu. Ils s’enquerront de Sion ; vers elle leur face [sera tournée] : Venez, attachons-nous à l’Éternel par une alliance éternelle qui ne sera pas oubliée. Mon peuple est un troupeau perdu ; leurs pasteurs les ont fait errer, les égarant sur les montagnes ; ils sont allés de montagne en colline, ils ont oublié leur gîte. Tous ceux qui les ont trouvés les ont dévorés ; et leurs ennemis disent : Nous ne sommes pas coupables, parce qu’ils ont péché contre l’Éternel, contre la demeure de la justice, contre l’Éternel, l’attente de leurs pères.

Fuyez du milieu de Babylone, et sortez du pays des Chaldéens, et soyez comme les boucs [qui vont] devant le troupeau. Car voici, du pays du nord je réveillerai et je ferai monter contre Babylone un rassemblement de grandes nations qui se rangeront contre elle : de là elle sera prise. Leurs flèches sont comme celles d’un habile homme fort ; pas une ne reviendra à vide. Et la Chaldée sera un butin ; tous ceux qui la pilleront seront rassasiés, dit l’Éternel ; parce que vous vous êtes réjouis, parce que vous vous êtes égayés, vous qui avez pillé mon héritage, parce que vous avez bondi comme une génisse qui foule le blé, et que vous avez henni comme de puissants chevaux. Votre mère est fort honteuse, celle qui vous enfanta est couverte d’opprobre : voici, [elle est] la dernière des nations, un désert, un pays stérile et une solitude ! À cause du courroux de l’Éternel elle ne sera pas habitée, elle sera tout entière une désolation ; quiconque passera près de Babylone sera étonné et sifflera à cause de toutes ses plaies.

Rangez-vous en bataille contre Babylone, tout alentour, vous tous qui bandez l’arc ; tirez contre elle, n’épargnez pas les flèches, car elle a péché contre l’Éternel. Poussez des cris contre elle tout alentour ! Elle s’est rendue, ses remparts sont tombés, ses murailles sont renversées, car c’est ici la vengeance de l’Éternel. Vengez-vous sur elle, faites-lui comme elle a fait ! Retranchez de Babylone celui qui sème, et celui qui tient la faucille au temps de la moisson. À cause de l’épée qui ravage, qu’ils s’en retournent chacun vers son peuple, et qu’ils fuient chacun vers son pays.


Berceau de la mondanité et de la corruption, Babylone est la dernière des nations à entendre le jugement de l’Éternel. Parce que Jérémie prêchait la soumission à Nebucadnetsar, on l’avait accusé d’être favorable aux Chaldéens et de trahir son propre peuple. Eh bien ! ces deux longs chapitres de la prophétie nous montrent ce que Dieu lui avait enseigné au sujet de Babylone. Il avait d’ailleurs déjà déclaré que si l’Éternel s’en servait pour discipliner Juda, le moment viendrait où, à son tour, la grande cité serait « visitée » en jugement, et réduite en désolations perpétuelles (chap. 25, 12-14). Bel, Merodac (le dieu Marduk), et toutes ses autres idoles, allaient honteusement disparaître avec ceux qui les servaient, tandis qu’Israël et Juda ne seraient point « privés de leur Dieu, de l’Éternel des armées » (voir chap. 51, 5). Ces jugements, qui allaient frapper Babylone, contribueraient à ouvrir enfin les yeux et le cœur des captifs du peuple. Les versets 4 et 5 de ce chapitre 50 nous montrent les larmes et l’humiliation qui accompagneront leur retour à l’Éternel, prélude de leur délivrance complète et finale. Le monde actuel est rempli de vaines idoles, qui bientôt passeront avec lui. Instruits comme nous le sommes par la Parole de Dieu, pourrions-nous nous y attacher (1 Jean 5, 21) ?